La première occupation industrielle de ce site intervient dans les années 1890. Sur des parcelles lui appartenant, Arthur Caussou, propriétaire terrien de Dreuilhe, demande l'autorisation d'établir une scierie, à la hauteur de sa propriété du domaine de Riberolles. La scierie n'est pas visible sur le plan de 1896 sur lequel les projets de Caussou sont présentés (7S 473), mais elle est pourtant mentionnée sur le plan du Touyre de 1895 (7S 435). Cette année-là, Arthur Caussou avait effectué la demande d'installation d'usinés dans la plaine de Dreuilhe, alimentées par un canal déjà en place pour servir au fonctionnement des usines du pont de Dreuilhe, qu'il a reprises aux Fonquernie. Sur le plan de 1902 (7S 473) spécifiant la réglementation propres aux usines de M. Caussou, la scierie est apparente ; le rapport de l'ingénieur en date du 18 novembre 1902 stipule alors que la scierie est en construction et qu'elle doit être mise en marche à l'aide « d'un fouet et d'une turbine ». La scierie se trouve à un emplacement correspondant approximativement aux parcelles 288-289 actuelles. Arthur Caussou possède également le site industriel de l'Entounadou (IA09010101). Par la suite, une activité textile se développe à cet emplacement (« fabrique » sur le plan de 1947). Durant l'entre-deux guerres, en 1931, Constant Fonquernie, l'un des fils de l'industriel de Laroque-d'Olmes Léon Fonquernie, reprend la scierie, et à son emplacement fonde un petit effilochage, fonctionnant à façon pour d'autres industriels qui amenaient fil et chiffon à effilocher (« fibres synthétiques, fils cardés et peignés, rayonne [viscose, ndla], bonneterie, matières premières et transformations »). L'entreprise travaille aussi dans le négoce auprès des fabricants de fil locaux auxquels est revendue la matière première (laine, polyester, poil de lapin). En 1943, puis dans les années 1950, Léon, fils de Constant, étend les bâtiments et poursuit la diversification des apports de matière (dont rayonne, liée au tricot). L'entreprise renforce l'activité de négoce de matières (rayonne, nylon, polyester), et réduit fortement son activité d'effilochage, tout en développement le traitement des bobines déclassées, déchets lainiers. Léon Fonquernie est épaulé par son frère Jean-Claude. Cette association permet à l'entreprise de concevoir ses propres mélanges de fils. L. et J.-C. Fonquernie rachètent ensuite trois filatures (Bezombes, IA09010131 ; filature de Mirepoix, IA09010048 ; filature du pont de Dreuilhe, IA09010102) et une teinturerie (teinture du pont de Dreuilhe, IA09010102), afin d'internaliser la production du fil et la teinte des matières écrues. L'entreprise fait aussi filer et teindre à façon. Alternativement, sont vendus des matières non filées, du fil teint. Un nouveau dépôt de matières est construit en 1972. Le matin du 13 janvier 1979, l'usine subit un incendie important, probablement dû à la rupture d'un câble sous le poids de la neige, qui détruit une grande partie des locaux (dépôts). Au moment de l'incendie, l'usine est présentée comme spécialisée dans la conception de 30 à 40 assortiments de fils cardés, fournissant une grande partie des entreprises du pays d'Olmes. La crainte d'un chômage technique massif sur le territoire est alors grande. L'usine reprend son activité peu après, soutenue par les pouvoirs publics : 10 jours plus tard, on annonce 80 % du régime initial, et 100 % sur certaines productions, même si le tissage connaît encore des difficultés avec la perte de certains fils variés. Cet épisode semble toutefois fragiliser l'entreprise, qui ferme l'année suivante. En février 1981, une manifestation est organisée à Toulouse pour obtenir la réouverture immédiate du site, en vain. L'entreprise de transports Mathieu, jusqu'alors installée entre Dreuilhe et Lavelanet, investit les lieux au début des années 1990. Tout en continuant d'occuper une partie des bâtiments restants, elle agrandit les locaux vers le nord (en B595) et construit un parking à l'emplacement de l'entrepôt incendié. Aujourd'hui, les bâtiments subsistant de l'époque textile sont sur les parcelles B283, 286, 287, 584 et 586.
Au maximum de son activité, la société emploie 30 personnes sur le site de Dreuilhe (gestion du stock et effilochage), 100 en comptant les unités de filature et teinture.