Dossier d’œuvre architecture IA09010083 | Réalisé par
  • patrimoine industriel
usine textile Constant Fonquernie
Œuvre repérée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Pays des Pyrénées cathares

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ariège
  • Commune Dreuilhe
  • Cadastre 2018 B01 283 à 289
  • Dénominations
    usine textile
  • Appellations
    dite usine Constant Fonquernie

La première occupation industrielle de ce site intervient dans les années 1890. Sur des parcelles lui appartenant, Arthur Caussou, propriétaire terrien de Dreuilhe, demande l'autorisation d'établir une scierie, à la hauteur de sa propriété du domaine de Riberolles. La scierie n'est pas visible sur le plan de 1896 sur lequel les projets de Caussou sont présentés (7S 473), mais elle est pourtant mentionnée sur le plan du Touyre de 1895 (7S 435). Cette année-là, Arthur Caussou avait effectué la demande d'installation d'usinés dans la plaine de Dreuilhe, alimentées par un canal déjà en place pour servir au fonctionnement des usines du pont de Dreuilhe, qu'il a reprises aux Fonquernie. Sur le plan de 1902 (7S 473) spécifiant la réglementation propres aux usines de M. Caussou, la scierie est apparente ; le rapport de l'ingénieur en date du 18 novembre 1902 stipule alors que la scierie est en construction et qu'elle doit être mise en marche à l'aide « d'un fouet et d'une turbine ». La scierie se trouve à un emplacement correspondant approximativement aux parcelles 288-289 actuelles. Arthur Caussou possède également le site industriel de l'Entounadou (IA09010101). Par la suite, une activité textile se développe à cet emplacement (« fabrique » sur le plan de 1947). Durant l'entre-deux guerres, en 1931, Constant Fonquernie, l'un des fils de l'industriel de Laroque-d'Olmes Léon Fonquernie, reprend la scierie, et à son emplacement fonde un petit effilochage, fonctionnant à façon pour d'autres industriels qui amenaient fil et chiffon à effilocher (« fibres synthétiques, fils cardés et peignés, rayonne [viscose, ndla], bonneterie, matières premières et transformations »). L'entreprise travaille aussi dans le négoce auprès des fabricants de fil locaux auxquels est revendue la matière première (laine, polyester, poil de lapin). En 1943, puis dans les années 1950, Léon, fils de Constant, étend les bâtiments et poursuit la diversification des apports de matière (dont rayonne, liée au tricot). L'entreprise renforce l'activité de négoce de matières (rayonne, nylon, polyester), et réduit fortement son activité d'effilochage, tout en développement le traitement des bobines déclassées, déchets lainiers. Léon Fonquernie est épaulé par son frère Jean-Claude. Cette association permet à l'entreprise de concevoir ses propres mélanges de fils. L. et J.-C. Fonquernie rachètent ensuite trois filatures (Bezombes, IA09010131 ; filature de Mirepoix, IA09010048 ; filature du pont de Dreuilhe, IA09010102) et une teinturerie (teinture du pont de Dreuilhe, IA09010102), afin d'internaliser la production du fil et la teinte des matières écrues. L'entreprise fait aussi filer et teindre à façon. Alternativement, sont vendus des matières non filées, du fil teint. Un nouveau dépôt de matières est construit en 1972. Le matin du 13 janvier 1979, l'usine subit un incendie important, probablement dû à la rupture d'un câble sous le poids de la neige, qui détruit une grande partie des locaux (dépôts). Au moment de l'incendie, l'usine est présentée comme spécialisée dans la conception de 30 à 40 assortiments de fils cardés, fournissant une grande partie des entreprises du pays d'Olmes. La crainte d'un chômage technique massif sur le territoire est alors grande. L'usine reprend son activité peu après, soutenue par les pouvoirs publics : 10 jours plus tard, on annonce 80 % du régime initial, et 100 % sur certaines productions, même si le tissage connaît encore des difficultés avec la perte de certains fils variés. Cet épisode semble toutefois fragiliser l'entreprise, qui ferme l'année suivante. En février 1981, une manifestation est organisée à Toulouse pour obtenir la réouverture immédiate du site, en vain. L'entreprise de transports Mathieu, jusqu'alors installée entre Dreuilhe et Lavelanet, investit les lieux au début des années 1990. Tout en continuant d'occuper une partie des bâtiments restants, elle agrandit les locaux vers le nord (en B595) et construit un parking à l'emplacement de l'entrepôt incendié. Aujourd'hui, les bâtiments subsistant de l'époque textile sont sur les parcelles B283, 286, 287, 584 et 586.

Au maximum de son activité, la société emploie 30 personnes sur le site de Dreuilhe (gestion du stock et effilochage), 100 en comptant les unités de filature et teinture.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle
    • Principale : 2e quart 20e siècle
    • Principale : 3e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1895, date portée
    • 1932, daté par travaux historiques
    • 1944, daté par travaux historiques
    • 1972, daté par travaux historiques
    • 1979, daté par travaux historiques

Les bâtiments à usage industriel textile demeurent pour certains d'entre eux sur le site de l'ancienne usine Fonquernie ; ils sont précisés en orangé sur le plan cadastral en annexe. Ils sont actuellement utilisés par une entreprise de transport de marchandises. Ils correspondent à un ensemble de hangars en rez-de-chaussée, de plan allongé, aux murs extérieurs habillés de plaques de tôle métallique, recouverts d'une toiture à deux pans faite de tôles de fibro-ciment.

  • Toits
    ciment amiante en couverture
  • Étages
    en rez-de-chaussée
  • Couvertures
    • toit à deux pans
  • État de conservation
    inégal suivant les parties
  • Statut de la propriété
    propriété d'une société privée
  • Archives départementales de l'Ariège : 281W121 (plans minutes)

    AD Ariège : 281W121

Documents d'archives

  • Archives départementales de l'Ariège : 54W230 (matrices cadastrales après rénovation)

    AD Ariège : 54W230
  • AD Ariège, côte 7S435 (plan des industries du Touyre, 1895).

    AD Ariège : 7S435
  • AD Ariège, côte 7S472 (plan des usines 1832-1851), 7S473 (plan des usines 1896-1902),

    AD Ariège : 7S472-473
  • Données orales mairie de Dreuilhe (J. Carol, mai 2018).

  • Archives départementales de l'Ariège : 325W223 (dossier relatif à l'incendie de 1979)

    AD Ariège : 325W223
  • Données orales Jean-Claude Fonquernie.

Bibliographie

  • Recherches menées par l'Association des Amis du Musée du Textile et du Peigne en Corne (AMTPC)

Périodiques

  • Revues Lavelanet et le Pays d'Olmes, années 1966 à 1979

    Mairie de Lavelanet : non coté

Documents multimédia

  • Reportages télévisés INA : 13 et 24 janvier 1979, 6 février 1981.

Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2018, 2022
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Pays des Pyrénées cathares