Dossier d’œuvre architecture IA66003511 | Réalisé par
  • pré-inventaire
Présentation de la commune de Catllar
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Communauté de communes Conflent Canigó

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Conflent-Canigou
  • Commune Catllar

Catllar des origines au 12e siècle

L’occupation du territoire de Catllar est très ancienne, en raison de la découverte dans les années 1970 de trois sépultures datées du Néolithique, par l’archéologue Jean Abélanet [LE FIL A SOI, N°32, décembre 2002, p.9]. Celles-ci sont localisées sur le site de Les Costes, dans les hauteurs de Saint-Jacques de Calahons et en limite géographique entre les communes de Catllar, Molitg-les-Bains et Eus (Ouest du Roc de la Rondola). Il s’agit de constructions caractéristiques du culte préhistorique dolménique, notamment pour deux tombes qui correspondent à la typologie du dolmen.

C’est également en zone frontière et à l’Est du territoire (Serra Mitjana), que fut identifié un troisième dolmen à péristalithe (pierres dressées autour du tumulus) dans les années 1990. L’édifice actuellement en très mauvais, a probablement été construit ou réutilisé à l’âge du bronze ancien, entre 1800 et 1500 avant J.-C.

Par ailleurs, un mégalithe de type menhir taillé dans du granit est conservé au lieu-dit La Terme, à l’Ouest du Mas Riquer. Il s’agit vraisemblablement d’une construction datant du Néolithique ou de l’Âge du Fer [SRA,avril 2010].

La première mention connue de Catllar remonte au 10e siècle, avec l’indication dans les sources historiques de la « villa Castellani » ou encore du nom « Castellanum » [BASSEDA, 1990, p.378]. Il pourrait s’agir d’un domaine rural, portant le nom de son possesseur, comme cela est récurrent à l’époque médiévale. En effet, aucun vestige d’époque romaine n’a été mis au jour sur le territoire de Catllar, et l’hypothèse de l’installation d’un châtelain, fondateur d’une villa médiévale n’est pas à écarter .

Au 10e siècle, le territoire de Catllar a la particularité d’être formé de plusieurs domaines ou hameaux, développés de part et d’autre d’édifices religieux. En effet, un acte de donation d’un certain Bernard, fils de Guantà daté de 948, évoque la cession de l’église Saint-André à l’abbaye de Saint-Michel-de-Cuxa [PONSICH, 1956, p.51]. Il évoque également parmi les nouvelles possessions du monastère la cella de Catllà , qui correspond à l’église Sainte-Marie de Riquer. Celle-ci constitue alors le centre d’un domaine carolingien, comprenant une ferme au côté de l’édifice.

Les possessions de l’abbaye sont confirmées en 968 dans le privilège du pape Jean XIII, qui évoque l’église Sainte-Marie au côté de l’église dédiée à Saint-André [CAZES, 1977, p.23]. De plus, le privilège mentionne l’existence de la chapelle-ermitage Saint-Jacques de Calahons, unique vestige d’un des hameaux de Catllar. Le domaine est indiqué sous la dénomination « Casalone », issue du terme latin « Casale », renvoyant lui-même au nom catalan « Casa » (maison, hutte). Les limites géographiques de Catllar et plus particulièrement du hameau, sont également indiquées dans le document, avec la mention « in ipsa Petrafita et alia parte in ipsa archa de Casalono ». L’existence de monuments mégalithiques est ainsi déjà attestée ; le terme « Petrafita » renvoi en effet à une pierre dressée, tandis que l’« archa » (du latin « Arca »), fait référence à l’ancienne tombe sous forme de dalles entassées , visible sur le site de Les Costes (Arca de Calahons)[BASSEDA, 1990, p.380]. Deux autres hameaux existants au 10e siècle sont actuellement disparus ; il s’agit de la « villa de Torrente » qui selon les sources historiques, pouvait se trouver à proximité d’un torrent, ainsi que de l’alleu d’Interrivus, probablement localisé au confluent de la Castellane et de la Têt (à l’Est du Mas Riquer) au cours du haut Moyen Âge.

Enfin, le hameau de Les Illes, également disparu, est le dernier lieu-dit mentionné dans les textes, notamment en 1011 (« Villa Insulae »). Sa toponymie renvoie à la présence de terrains cultivés en bordure d’un cours d’eau. Celui-ci est bien existant, puisqu’il s’agit du ruisseau ou correc de Les Illes, dont le tracé apparaît sur le cadastre napoléonien de 1810 dans les hauteurs de la chapelle Saint-Jacques de Calahons.

Dans le troisième quart du 11e siècle, Bernard, fils de Seniofred, fait rebâtir la cella afin de la constituer « en propre et perpétuelle habitation de moines, indépendante de l’église de Saint-André » [PONSICH, 1956, p.51]. De nombreuses protestations furent émises, notamment de la part de Pierre Ysarn, détenteur du fief de l’église de Saint-André. L’affaire est alors portée devant l’évêque d’Elne, Raymond d’Ampuries, qui conseilla aux membres de l’église paroissiale d’obtenir des vignes en bénéfice et de recevoir des indemnités, dont quarante sols de deniers pour Pierre Ysarn. Par ailleurs, il fut spécifié qu’aucun membre du clergé ni bâtisseur du site ne soit désigné seigneur de l’église Sainte-Marie, en dehors des moines et de l’abbé de Saint-Michel-de-Cuxa.

Le nouvel édifice fut donc consacré le 5 avril 1073 par l’évêque d’Elne [CAZES, 1969, p.29]. Si la configuration initialement connue de l’église semble remonter au 11e siècle, Plusieurs transformations ont été faites aux siècles suivants, notamment au 12e siècle. L’église orientée Ouest-Est, comporte une nef unique recouverte par une charpente apparente, divisée en quatre travées et trois arcs diaphragmes en plein cintre. Selon l’historien Jean-Auguste Brutails, la charpente aurait pu remplacer une voûte en berceau avec doubleaux, comme l’atteste la présence de contreforts.Cependant, l’archéologue Pierre Ponsich explique dans son étude consacrée à l’église Sainte-Marie de Riquer, que les contreforts devaient certainement servir à soutenir la poussée d’un autre type de voûte, certainement supérieur au voûtement en plein cintre.

Il pourrait en effet s’agir d’une voûte brisée, dont l’usage est généralisé dans l’architecture du 11e siècle. Par ailleurs, la présence des contreforts et d’une charpente reposant sur des arcs diaphragmes semble plutôt correspondre à la période de consécration de l’église. Le système de voûtement en plein cintre actuel correspondrait quant à lui à une construction postérieure (12e siècle ?). L’abside semi-circulaire et en cul-de-four, est percée de trois fenêtres à ébrasement. Elle est ornée à l’extérieur par des arcatures et quatre bandes lombardes, caractéristiques du premier art roman méridional.

Le clocher-mur qui s’élevait à l’origine au-dessus du chœur, a été certainement reconstruit au 12e siècle à son emplacement actuel, dans le prolongement de la façade occidentale. En effet, celle-ci se terminait uniquement par un mur-pignon. Actuellement, le clocher-mur comprend deux arcades en plein cintre, surmontées d’un crénelage et d’une croix latine reposant sur un socle.

L’emplacement de l’entrée primitive a également été modifiée ; celle-ci s’ouvrait initialement au Sud par une porte à linteau droit, qui conserve des enduits et peints à fresques (12e siècle) au niveau de l’arc en plein cintre à intrados ainsi que du tympan. Le décor central du tympan représente la Vierge à l’Enfant assise dans une mandorle, avec un ruban blanc portant une inscription en lettres bleues difficilement déchiffrable. Deux anges tiennent la mandorle d’une main et balancent de l’autre main un encensoir, de part et d’autre de la Vierge. Un ruban peint en rouge sépare le tympan de l’intrados de l’arc, lui-même décoré d’une représentation biblique. Il s’agit de l’Agnus Dei auréolé, situé dans un médaillon ocré et encadré d’un contour blanc. Ce dernier comprend également une inscription tracée en lettres bleues. Le médaillon est porté par deux anges nimbés, dont les corps étirés suivent la courbe de l’arc. Ces peintures se rapprochent du style roussillonnais du 12e siècle, notamment avec les traits de visage (regard oblique, arête du nez et sourcils prononcés). Le rapprochement avec les peintures de Saint-Martin de Fenollar est par ailleurs fait par Marcel Durliat. Malgré la difficulté à identifier les écritures et le caractère effacé de certaines formes, les peintures sont en assez bon état de conservation. Elles ont par ailleurs été reprises par le restaurateur Jean Malesset en 1957, qui reconstitua les enduits de la partie basse du tympan [Les cahiers de Saint-Michel de Cuxa, Juin 2014, p 193].

L’église paroissiale Saint-André est remaniée au cours des 11e et 12e siècles, comme l’atteste les vestiges de la porte d’accès, de l’abside (actuelle chapelle du Christ) et du clocher dans la partie Sud. La porte d’entrée en plein cintre à claveaux de granit, comprend un linteau droit remanié et un tympan semi-circulaire, orné d’une croix grecque inscrite dans un cercle. De plus, elle est prolongée par le mur roman de la nef, terminée par l’abside demi-circulaire surélevée postérieurement. Le clocher-tour de plan carré et construit de biais, jouxte l’abside au Sud. D’une hauteur de 16 m, il se divise en trois parties, dont la partie basse est décorée de bandes lombardes, issues de la tradition du premier art roman méridional. Tout comme le mur Sud, l’appareil est en pierre de taille (granit). Il fut cependant recouvert par un crépi à la fin du 19e siècle [CCRP, 2005]. Le mur Nord de l’abside conserve un appareil probablement daté du 11e siècle, matérialisé par de faux-joints tracés à la truelle. Tout comme l’église Sainte-Marie de Riquer, cette technique destinée à donner un aspect de plus grande régularité des moellons, est caractéristique des églises pré-romanes. La lecture du mur Nord permet de distinguer la partie du 11e siècle, des remaniements effectués postérieurement, dont ceux de l’abside au 12e siècle [PONSICH, 1956, p.59].

Catllar du 13e siècle au 16e siècle

Au 13e siècle, l’existence d’une fortification à Catllar est attestée dans les sources historiques, notamment dès 1268 [CAZES, 1969, p.27]. Il semblerait que le village médiéval se soit en effet formé autour de son église paroissiale, qui constituait à l’époque le noyau urbain. C’est également à cette époque que la chapelle de Saint-Jacques de Calahons située dans les hauteurs Nord du village est mentionnée. Elle apparaît en effet en 1225, lors de la donation faite par l’abbé de Saint-Michel-de-Cuxa d’un terrain en friche situé en bordure de l’édifice, au prieur Jaume de Calahons ainsi qu’aux frères et sœurs du lieu [FOSSA, inventaire des archives de Cuxa]. S’il est actuellement difficile de connaître l’emplacement exact d’un cimetière rattaché à la chapelle-ermitage, l’existence de celui-ci est attestée dans un document daté de 1545 .

Entre les 14e et 17e siècles, la chapelle est considérée comme étant le siège d’un prieuré dépendant de Cuxa. Cette mainmise du monastère est également confirmée à travers les mentions de plusieurs moines, ayant bénéficiés de la prévôté de l’édifice, dont frère Antich Amat Torres, prévôt de Saint-Jacques de Calahons de 1605 à 1633 [JUST, 1860, p.78]. Au 17e siècle, la chapelle est identifiée sous le terme « Hermita de Sant-Jaume de Calahons », notamment en 1688 [TOSTI, MARQUIÉ, 1996, p.39].

Les données concernant la population à l’époque médiévale sont connues dès le 14e siècle, notamment grâce à l’étude des fogatges (foyers). En 1365, Catllar compte 26 feux, soit environ plus d’une centaine d’habitants [BATLLE, GUAL, 1973, p.16]. Les ravages des grandes pestes ainsi que de l’invasion de bandes armées en Conflent à la fin du siècle entraînent une baisse démographique, avec 16 feux en 1378. Ce nombre de feux est mentionné dans les sources historiques du 15e siècle, notamment en 1424. Au 16e siècle, la population est en essor, malgré une diminution progressive dans la deuxième moitié du siècle (21 feux en 1553, contre 36 feux en 1515. Cette stagnation démographique est en partie liée à la supériorité du nombre de décès, par rapport à celui des naissances. Enfin, un capbreu (registre foncier) en date de 1568 et conservé aux Archives Départementales de Perpignan, mentionne 18 chefs de familles à Catllar, dont plusieurs d’entre eux sont omniprésents dans le village jusqu’au 17e siècle, tels que les Bertran, Delseny, Vidal, Cambo, Vernis et Riquer [A.D.P.O. 3E.19/1186].

L’agriculture est à cette époque facilitée par l’irrigation de plusieurs canaux, tel que le Rec de Dalt (ou Rec de Catllà), dont la première mention date de 1569 [A.D.P.O. 36. EDT.1]. Celle-ci concerne l’autorisation de construire une resclosa (prise d’eau) à partir de la Castellane dans les hauteurs de Molitg, afin d’arroser le village. L’un des embranchements de ce canal fut par ailleurs conduit au cœur même de Catllar. Il est mentionné dans le cartell de la visite apostolique de Jacques d’Agullana, daté de 1586 et connu grâce à la conservation d’une copie datée de 1740 [CAZES, 1964, p 127]. Le compte-rendu explique que « les fabriciens ont 15 jours pour faire arranger le ruisseau qui longe le cimetière, c’est-à-dire pour l’écarter le plus possible du cimetière de façon à ne pas inonder les sépultures ». Ce document permet de connaître l’emplacement approximatif du canal, non loin du cimetière qui était alors situé au niveau de l’actuel place de la République.

Catllar du 17e siècle au 19e siècle

Contrairement au siècle précèdent, le 17e siècle est marqué par un rebond démographique, en raison d’un taux de naissance supérieur à celui des décès, malgré les différentes phases épidémiques. En effet, la commune compte 96 chefs de familles en 1671, dont ceux précédemment cités [A.D.P.O. 3E.19/1189].

La graphie « Catllar » employée dès 1628 pour désigner le village, se révèle être une forme étymologique incorrecte, en raison du renvoi à la forme latine primitive « Castellanum », qui ne désigne pas une fortification mais plutôt le nom d’une personne. Pour autant, la présence d’une muraille à Catllar est attestée au 17e siècle, comme l’indique la mention de sa reconstruction en 1661 [A.D.P.O. 53 J 67]. En effet, le séquestre de Saint-Michel-de-Cuxa, François de Montpalau, ordonna aux consuls de détruire la muraille jugée en mauvais état, afin d’en édifier une nouvelle . Pour autant, les vestiges conservés et précédemment cités, laissent penser à une reconstruction sur de l’existant, plutôt qu’à une construction totale.

Les principales transformations de l’église Saint-André sont réalisées au 17e siècle, avec la construction d’un nouvel édifice, perpendiculaire à la nef et l’abside des époques antérieures. L’autorisation est accordée le 11 Mars 1661, par Dom François de Montpalau, sequestrador de l’abbaye de Saint-Michel-de-Cuxa [CCRP, 2005], qui chargea les consuls de Catllar de détruire l’église romane.

Sur le pilier gauche du sanctuaire figure la date 1662 correspondant au début des travaux, ainsi que sur une plaque gravée en granit à l’angle extérieur Sud-Ouest. Cette plaque mentionne l’inscription « A.I.B. 1662 », probablement relative à la date du 1er Avril 1662 ou à « l’Année 1662 de la Bienheureuse Incarnation » (du latin « Anno Incarnationis Beatae ») [CAZES, 1969, p.21].

Au 18e siècle, la population se stabilise dans un premier temps, avec 110 feux recensés entre 1720 et 1740, soit un total d’environ 450 habitants [BATLLE, GUAL, 1973, p.38 et p.42]. Après une courte phase de baisse démographique (403 habitants en 1787 ), le nombre de foyers augmente à la fin du siècle, notamment entre 1798 et 1799 avec 483 habitants. Plusieurs sources historiques témoignent de la pauvreté des villageois, comme c’est le cas dans une supplique datée de 1775, adressée au viguier du Conflent. Ce document fait état de la destruction de nombreuses vignes du territoire à la suite d’un orage de grêle, ayant entraîné une pauvreté de plus en plus profonde. En effet, il explique au nom de la commune que « les habitants de Catllà sont fort pauvres (…), ils ne possèdent dans la pluralité que des vignes, des vignes mauvaises…et ce sont précisément ces vignes qui ont le plus souffert. Tous les habitants et bien tenants ont souffert, mais la plus grande partie est pour les pauvres gens, privés du bien de leur unique produit, et ils ne sauront même comment faire pour gagner un morceau de pain à leur famille [A.D.P.O., 1C. 1920].

De plus, le curé de Catllar fait état en 1790 de 20 familles pauvres, qui représentent 58 habitants, soit un peu plus du dixième de la population totale. La plupart de ces habitants sont recensés en tant que brassiers, soit des ouvriers agricoles qui vivent majoritairement de l’agriculture avec la vigne et de l’élevage. Un état des biens fonds dressé en 1775 permet de connaître la proportion des terres cultivables entre les populations pauvres et les plus aisés. La vigne, qui représente 252 journaux sur le territoire, est partagée en 162 journaux pour les brassiers contre 90 pour les privilégiés. Toutefois, les terres arrosables ou « regatius » destinées aux cultures horticoles, sont estimées à 37 journaux pour les non privilégiés, sur un total de 154 journaux de terres. Par ailleurs, les trois propriétaires les plus riches détiennent un total de 37,000 livres, contre 125 livres pour les plus pauvres. Parmi les propriétaires aisés, l’abbaye de Saint-Michel-de-Cuxa possède au 18e siècle 10 journaux de terres labourables, 8 journaux de prés et 2 journaux de vignes [TOSTI, MARQUIÉ, 1996, p.22]. Les particuliers les plus riches sont issus de familles déjà connues aux siècles précédents, tels que les Bertran, Vilar ou encore Pallarès. Plusieurs d’entre eux exercent la profession d’avocat à Prades, dont les Vilar qui détiennent au 18e siècle 28 journaux de terres labourables, 2 journaux de près, 10 vignes ainsi qu’un moulin à papier.

Catllar du 19e siècle à nos jours

Au cours du 19e siècle, l’élevage constitue un réel complément à l’activité viticole et permet aux habitants de produire du fromage ou encore la fabrication du cuir. L’élevage ovin et caprin et fortement représenté, comme l’atteste une enquête réalisée auprès des maires en 1802. Celle-ci mentionne en effet la présence de 900 moutons ou brebis ainsi que de 300 chèvres. Les autres animaux sont faiblement représentés, dont 60 porcs, 14 chevaux, ânes et mulets, ainsi que 9 bovins [TOSTI, MARQUIÉ, 1996, p.26].

Cette période est marquée par les débuts de la modernisation, notamment avec l’instauration de l’école publique. C’est dans ce sens qu’au début du siècle le Maire de l’époque, Monsieur Paul Bertran, décide de nommer un secrétaire chargé des actes d’état-civil, également désigné pour exercer la fonction d’instituteur. En effet, le taux d’illettrisme se révèle particulièrement en hausse à cette époque. Le Maire propose le poste à un officier de santé du nom de Philibert Dalbies, qui se retrouve uniquement rémunéré dans le cadre des tâches administratives. Une délibération municipale datée de janvier 1801, mentionne qu’il est prévu que le nouvel engagé reçoive « chez lui les enfants des habitants de la commune qui voudront bien les faire enseigner, à charge pour les parents de payer par mois au dit Dalbies ce qu’ils conviendront entre eux pour chaque enfant, vu que la commune n’a aucune ressource pour faire une somme fixe à un maître d’école [A.D.P.O., 2 Op. 809].

Un premier local possédé par un certain Saleta est loué en 1836, afin d’accueillir les élèves et le maître. Suite à la volonté de la municipalité d’acquérir un bâtiment en 1838, une maison d’habitation appartenant à Mademoiselle Rose Vernet, est achetée en 1842. Il s’agit d’un édifice situé sur la place de la République (0C 91) et contiguë au presbytère (0C 94). Le rez-de-chaussée servait de Mairie, tandis que le premier étage de salle de classe et le second de logement pour le maître. Très vite, les locaux sont jugés insalubres, comme l’atteste l’architecte départemental, qui décide de construire un nouveau bâtiment scolaire. En effet, « la maison d’école est tombée dans un état de dégradation qui ne permet plus à l’instituteur de l’habiter qu’à la condition d’être perpétuellement exposé aux accidents les plus graves (…). Plusieurs planchers, notamment celui de la cuisine, sont sur le point de s’effondrer . Face au non engagement de la municipalité qui refuse d’effectuer des travaux de réparations, un arrêté préfectoral en date du 16 janvier 1854 interdit l’exercice de l’école et celle-ci est supprimée le 1er juin 1861. En novembre de la même année, des travaux sont entrepris afin de rouvrir le local. Toutefois, ces travaux se révèlent insuffisants, tel que l’atteste l’inspecteur d’académie, expliquant que « les élèves et le maître ont été refoulés au premier et au deuxième étage, où ils n’ont qu’une salle d’école irrégulière et insuffisante, une chambre et une cuisine » [A.D.P.O., 2 Op. 817].

Suite au conseil municipal de février 1864, le Maire de Catllar, Alexandre Picon, propose donc de vendre une de ses maisons pour servir d’école. La décision est prise en 1865 et la vente effective en 1868. Malgré le refus de l’inspection académique en raison de la non-conformité du bâtiment, la maison de Monsieur Picon devient école de garçons. Par ailleurs, celle destinée aux filles occupait vers 1869 l’ancienne école, après avoir été installée dans l’ancien moulin à huile de la rue d’en Haut. A nouveau, les deux édifices scolaires se révèlent vétustes et non adaptés à l’accueil des élèves.

Une délibération de mars 1879 souligne que « les dégradations qui se produisent dans ces deux édifices ont pris de telles proportions que celui qui est destiné aux filles est devenu (…) inhabitable et que l’institutrice se serait vue dans la nécessité d’abandonner son poste s’il ne s’était trouvé dans la commune une famille qui lui a généreusement offert un asile momentané ». De plus, « les marches de l’escalier qui conduit à la salle d’école des garçons sont usées, vermoulues et en grande partie détruites. Les murs mitoyens se désagrègent et tombent sérieusement en ruine » [TOSTI, MARQUIÉ, 1996, p.59].

Ainsi, la construction d’un nouveau groupe scolaire est actée en 1879, le long de la Route Nationale de Prades. Afin de financer cet investissement, les deux anciennes écoles sont vendues aux enchères et plusieurs solutions fiscales sont adoptées, comme la suppression du salaire du garde-champêtre et le prélèvement d’un droit sur les extraits des registres de l’état-civil [A.D.P.O., 2 Op. 809]. Le groupe scolaire inauguré en 1885, sera par la suite agrandie par l’adjonction d’un nouveau bâtiment au Sud. Il accueille actuellement les locaux de l’école maternelle et primaire.

Au 19e et 20e siècles, les édifices religieux que sont l’église paroissiale Saint-André, l’église prieurale Sainte-Marie de Riquer et la chapelle-ermitage Saint-Jacques de Calahons font l’objet d’importants remaniements.

L’église Saint-André a bénéficié de plusieurs travaux de réparations, en raison de son état de délabrement. En effet, le desservant de Catllar indique dans une lettre adressée au Ministre de la justice et des cultes à Paris en date du 22 juillet 1843, être « frappé de l’état de dégradation où se trouve l’église Saint-André » [A.D.P.O. 4 V 17]. La voûte est fragilisée, notamment en raison de l’infiltration des eaux pluviales. De plus, les moellons qui ont servi à la construction sont à découvert et le carrelage est dégradé. En raison du coût élevé des travaux porté à 2, 333. 33 francs par l’architecte du département, la commune de Catllar sollicita la Préfecture des Pyrénées-Orientales pour la prise en charge financière des travaux, ainsi que les habitants eux-mêmes. Plusieurs propriétaires terriens se sont en effet engagés à fournir gratuitement leur service (maçonnerie, labourage etc.), tandis que les plus aisés ont apporté une participation financière en argent. De plus, un certain Laurent Jaulet, céda un terrain privé à la paroisse pour la somme de 300 francs, à la suite de la démolition de sa maison en 1855 [CCRP, 2005]. Celle-ci visible sur le cadastre napoléonien, était adossée contre le mur méridional de l’église, entre les deux portes d’entrée. Un nouveau bâtiment sera par ailleurs reconstruit à la fin du 19e siècle (parcelle 0C 89) en retrait de l’église paroissiale, ouvrant ainsi l’ancienne cellera à l’Ouest. Cet édifice pris par ailleurs la fonction de boulangerie au 20e siècle, comme l’atteste la présence d’une cheminée en briques contre le mur Est. Au 19e siècle, la sacristie apparaît détériorée par l’humidité et menace la conservation du mobilier liturgique. De ce fait, une nouvelle est construite en 1865 au côté opposé de l’existante, sur un terrain appartenant à l’église.

Probablement vendue comme bien national à la révolution française, la chapelle-ermitage Saint-Jacques de Calahons devient au 19e siècle la propriété de la famille Vernet-Denis de Catllar, dont Thérèse Vernet qui l’hérita de son père. La famille reste le principal bénéficiaire du site jusqu’en 1898. Cette date est en effet inscrite sur une plaque, intégrée dans le mur de la chapelle latérale droite. Par ailleurs, l’édifice est déjà en 1858 « une chapelle privée jouissant de tous les privilèges attachés aux chapelles privées du diocèse », comme l’indique l’ouvrage Ermitages du diocèse de Perpignan, écrit en 1860 par Louis Just. A la fin du siècle, la chapelle-ermitage est peu fréquentée, certainement en raison de son important état de détérioration. Par manque de moyens financiers, la famille Vernet cède l’édifice au chanoine Guillaume Vernis, qui lui-même le concéda à l’abbé Raymond Vidal (prêtre-vicaire de Prades)[TOSTI, MARQUIÉ, 1996, p.40].

Des travaux de restaurations sont donc entrepris en 1899, par l’entreprise de maçonnerie Bourreil de Catllar. La réfection s’accompagne de la construction de la sacristie, des deux chapelles latérales ainsi que de la transformation du toit tel qu’il se présente actuellement. Lors de la réalisation de ces travaux, deux squelettes en bon état de conservation son mis au jour dans le sol de la chapelle-ermitage. Cette découverte, qui permet d’attester l’existence d’un ancien cimetière en ce lieu, a par ailleurs fait l’objet d’un article paru dans l’Indépendant, le 13 novembre 1898.

A la fin du 19e siècle, le prieuré de Riquer est transformé à de nombreuses reprises, notamment en dépendance agricole. La chapelle est alors divisée en deux parties par une cloison, avec une séparation nette entre le rez-de-chaussée destiné à l’écurie et le niveau supérieur, tout juste aménagé pour le stockage du fourrage. Trois portes vont être percées, tandis que la porte méridionale est condamnée. Par la suite, des cuves à vin sont installées au côté de tonneaux en bois, dont les photographies prises dans les années 1980 par l’archéologue André Signoles, permettent de visualiser l’état de délabrement du lieu. En effet, lors du rachat dans les années 1960 de la chapelle, des granges et de la maison mitoyenne par les familles Jaulent-Baus, l’édifice est totalement à l’abandon. De nombreux travaux de restauration seront ainsi réalisés, grâce à l’impulsion de l’Association culturelle Notre-Dame de Riquer, engagée dans des actions de protection et de valorisation du site, comme l’organisation des Rencontres Culturelles de Riquer, visant à faire découvrir de nombreux musiciens actifs en France et à l’International.

Les restaurations sont entreprises dès 1992, avec la réfection de la charpente ainsi que de la toiture en lloses de l’église. De plus, la porte primitive méridionale est dégagée en 1995 et à nouveau ajourée, avec l’installation d’une nouvelle porte en bois. Les éléments présents depuis la transformation de l’édifice en grange sont supprimés, dont la cuve en béton (1999). Enfin, les ouvertures de la façade occidentale sont remplacées par des portes en chêne, et les vitraux réalisés par Gérard Milon entre 1999 et 2000. Par ailleurs, des décorations ont été sculptées à la main par des compagnons, dont les poutres à tête de chat de la tribune.

La sériciculture qui marque l’architecture Catllanaise des principales rues du centre ancien, est une des principales activités exercées au cours du 19e siècle. Toutefois, plusieurs maladies développées sur les vers à soie au cours du siècle toucheront durement cette activité, dont la muscardine ou encore la flacherie. Grâce aux travaux de recherches menés dans les années 1860 par Louis Pasteur, l’activité est relancée sur tout le territoire roussillonnais et les terres du Conflent. En 1869, l’élevage exercé dans 54 communes par 324 magnaniers permet de produire 14,0007 kilos de cocons, équivalent à un rendement estimé à 32 kilos par once (ancienne unité de masse). L’activité se concentra par la suite sur quelques communes, notamment à Catllar, qui devient à la fin du 19e siècle la troisième localité à faire travailler un grand nombre d’éducateurs de ver à soie (61, contre 125 et 84 pour Millas et Latour-de-France). En 1899, environ 2098 graines sont mises en incubation, ce qui représente un nombre important par rapport à la taille de la commune. Cependant, la production de cocons reste relativement faible, comme c’est le cas en 1900 où une graine produit généralement en tout 4768,5 kilos de cocons, soit un rendement de 62 kilos par once, contre plus de 70 kilos pour certaines communes voisines. Ces données témoignent du rôle économique de la sériciculture à Catllar, exercée en complément des faibles revenus d’une grande partie de la population locale.

De nombreux cocons produits à Catllar furent achetés par les fournisseurs d’œufs eux-mêmes, notamment en raison de leur qualité. Plusieurs récompenses ont été décernées par la commission départementale de sériciculture auprès de la population, comme c’est le cas en 1888. Au début du 20e siècle, de nombreux éducateurs sont récompensés, notamment 11 en 1900 et 18 en 1910. De plus, les comptes-rendus de visite effectués par la commission départementale de sériciculture, témoignent de « la bonne tenue des éducations de ce petit centre séricole » [TOSTI, MARQUIÉ, 1996, p.51]. Les éducations sont « bien régulières, bien conduites, le matériel bien entretenu, les locaux propres et en bon état ». Par ailleurs, « tous les cocons provenant de ces éducations vont au grainage (et) peu suivent le chemin de la filature ».

Entre les 19e et 20e siècles, de nombreuses épidémies de choléras recensées causent le décès de plusieurs habitants, entrainant ainsi une baisse démographique. En 1886, 532 habitants sont recensés, contre 607 personnes en 1861 [BATLLE, GUAL, 1973, p.60]. Ces épidémies, accompagnées d’une endémie typhoïdique, sont en partie mises en cause par la sériciculture, en raison de la malpropreté des maisons transformées en magnanerie. Un arrêté municipal a dans ce sens été pris en 1897, par le Maire Hyppolyte Freixe, expliquant qu’il est « interdit d’une façon absolue de déposer des détritus de vers à soie dans le territoire de Catllar à une distance moindre de 200 mètres de toute habitation même isolée, aux jardins situés aux lieux dits les Basses et les Planes, où se trouvent les sources alimentant les fontaines de la commune » [TOSTI, MARQUIÉ, 1996, p.72]. Malgré les diverses interdictions formulées par la municipalité, l’épidémie sévit encore au début du 20e siècle.

De nouvelles mesures sont prises, dont la fermeture des citernes et puits, l’interdiction de déposer des déchets, ainsi que de « jeter les animaux morts dans les mares, rivières, abreuvoirs, gouffres ou de les enterrer au voisinage des habitants » [TOSTI, MARQUIÉ, 1996, p.72]. En effet, la pollution de l’eau est très certainement la principale raison des diverses maladies recensées à Catllar.

Les fontaines et les abreuvoirs permettaient à la fois de s’approvisionner pour la consommation personnelle, de faire la lessive ou encore de servir de point d’eau pour les animaux. C’est le cas de la fontaine de la Muraille, qui se situait à l’origine au niveau de l’angle Nord-Est d’une magnanerie (0C 100). Elle a par la suite a été reconstruite à son emplacement actuel au 20e siècle, par l’association Els Amics de Catllà. Une autre fontaine édifiée en 1853 et située au niveau de la rue d’en Haut, avait également plusieurs fonctions. Elle fut par la suite refaite dans les années 1930, par l’entrepreneur Catllanais Michel Bourreil.

Si la construction d’un lavoir public est attestée en 1879, celui qui est actuellement conservé se trouve en contrebas de l’ancienne promenade du curé. Il fut construit au début du 20e siècle, puis agrandi dans les années 1970 par la réalisation d’une fontaine. Celle-ci remplace par ailleurs la « font Grosse », qui était considérée comme la plus ancienne fontaine du village.

En dehors des épidémies liées à la malpropreté des eaux, la crise du phylloxéra touche durement la vigne à la fin du 19e siècle, comme l’atteste l’une des vignes du lieu-dit Montcamill, affectée en 1878 [TOSTI, MARQUIÉ, 1996, p.78]. Malgré l’utilisation de plants américains pour stopper la propagation, la vigne décline progressivement, notamment dans la première moitié du 20e siècle, où 91,70 hectares de vignes sont comptabilisés en 1925, contre 102,53 hectares de vignes en 1914 [TOSTI, MARQUIÉ, 1996, p.78]. La vigne disparaît progressivement au profit de l’arboriculture fruitière, représentée par les pêchers et abricotiers, ainsi que par les pommiers, cerisiers et poiriers. La forte production de fruits, dont celles des fraises dans les années 1930, amène la création d’un marché d’approvisionnement général pour les fruits et légumes, qui se tient alors sur la place du village. Cette production s’essouffle à la fin du siècle et se réduit essentiellement à la culture du pêcher ; Catllar ne comptabilise plus que 89 exploitants en 1954, 39 en 1970 et 32 en 1988.

Enfin, le 20e siècle est marqué à Catllar par une série de tensions politiques, entre les forces politiques de gauche et de droite. Ces dissidences se traduisent dans la vie quotidienne des habitants, notamment lors des fêtes. La Saint-Sébastien était en effet réservée aux « Blancs », tandis que le dimanche des Pasquetes (fête traditionnelle du mois d’avril) était fêté par les « Rouges » [TOSTI, MARQUIÉ, 1996, p.69].

Tout au long du 20e siècle, plusieurs Maires aux idéologies différentes ont marqué l’histoire de Catllar, dont le Maire modéré Jean Marc de 1912 à 1919, ou encore les socialistes André Bernard (1929-1931) et Jean Rous (1931-1935). La commune passe à droite entre 1935 et 1941, sous les mandats d’Ange Carboneil et de Barthélémy Vernet. A la Libération, le Maire Michel Grau (1944-1951) est élu sur une liste de gauche, tout comme son successeur Vincent Gueyne (1951-1959) [TOSTI, MARQUIÉ, 1996, p.70]. Parallèlement aux divisions politiques, les effets de la promulgation de l’église et de l’Etat entraînent la vente du presbytère en 1907, ainsi que l’interdiction des processions dès 1904.

Selon le recensement de la population en vigueur à compter du 1er janvier 2020, la commune de Catllar compte 786 habitants [INSEE, décembre 2019, p.15], soit 400 de plus par rapport à la fin des années 1960. Dans les années 2000, la population se stabilise, tout en augmentant progressivement ; 693 personnes sont recensées en 2007, 716 en 2012 et 771 en 2017 . Comme de nombreux villages du Conflent, la population est essentiellement vieillissante, avec 24,4% de 60 à 74 ans, suivi de 19,5% de 45 à 59 ans en 2017. Le taux d’enfants de 0 à 14 ans reste supérieur (16,3%) par rapport aux 15-29 ans (10,1%) et 30-44 ans (14,8%).

En dehors de la part des retraités estimée en 2017 à 61%, les employés représentent la catégorie socioprofessionnelle la plus élevée (15,3%), par rapport aux artisans, commerçants, chefs d’entreprise (8,4%), ouvriers (5,6%), ou encore aux professions intermédiaires (2,8%).

  • Période(s)
    • Principale : Antiquité
    • Principale : Moyen Age
    • Principale : Temps modernes
    • Principale : Epoque contemporaine

LE CADRE NATUREL

Caractéristiques paysagères et activités économiques

Le territoire étudié d’une superficie de 800 hectares, est situé au cœur de la vallée de la Castellane, qui tient son nom de la localité de Catllar, implantée sur la rive gauche de la Têt. Catllar est délimité au Sud par les communes de Ria-Sirach et de Prades, à l’Est par Eus et au Nord-Ouest par les villages de Molitg-les-Bains et Campôme. Le paysage comprend deux grandes zones géologiques, dont le fond de vallée situé en zone limitrophe avec la Têt et formé par les abords du Mas Riquer et les replats Est. Cette zone concentre un sol essentiellement limoneux, dont les nombreuses propriétés nutritives ont permis l’installation de nombreuses cultures vivrières jusqu’au 20e siècle. La toponymie permet de connaître la répartition des anciens lieux cultivés, comme c’est le cas pour les lieux-dits Les Hortes et Els Figuerals, qui renvoient respectivement à des jardins et plantations de figuiers.

Par ailleurs, le cadastre napoléonien permet de repérer les parcelles proches du bâti de Catllar, formées de jardins privatifs pour l’autoconsommation. Ceux visibles au Nord sur le cadastre de 1810 sont actuellement conservés, et accessibles par des portails à arcs surbaissés, intégrés dans des murs maçonnés en moellons de granit. Ils ont par ailleurs été identifiés dans le PLUi de la Communauté de Communes Conflent Canigó en tant que Secteur Patrimonial à protéger.La culture du blé s’effectuait également en fond de vallée, à proximité de cours d’eau. La toponymie du lieu Les Eres, renvoie aux aires de battage, où s’effectuait l’opération de séparation des graines de céréales. Au côté de ces cultures, de nombreuses terrasses (feixes) pour la vigne ont été aménagées au creux des vallées, notamment au 19e siècle à l’Ouest de Catllar (lieu-dit Vallaury). Au Nord du territoire, l’arrière-pays montagneux aux roches abruptes est délimité par des points culminants, que sont le sommet de Les Costes (780 m d’altitude) et le Roc de la Rondola (722 m). La pratique de l’élevage, activité complémentaire à l’agriculture, s’est principalement exercée en contrebas des éminences citées ci-dessus, tel que l’évoque le Bac de la Pastora. Enfin, le territoire est traversé par plusieurs routes structurantes, que sont la route nationale D619 reliant Prades à Sournia et la route d’Eus D24. Deux anciens chemins de passage permettent de relier Catllar aux communes Nord ; il s’agit du Cami de Mosset (dit chemin de Catllar à Molitg sur le cadastre napoléonien) rejoignant la D619 et du Cami del Llenguadoc, qui passe non loin de la chapelle-ermitage Saint-Jacques de Calahons.

La vallée de la Castellane s’étend jusque dans les hauteurs de Mosset, au niveau du Col de Jau (1506 m), éminence géologique constituant la limite géographique entre les départements des Pyrénées-Orientales et de l’Aude. Toute celle vallée est traversée par la rivière de la Castellane (Castellana en Catalan), qui portait autrefois plusieurs noms, dont ceux de Kastelan au 14e siècle et de Castelar au 16e siècle [BASSEDA, 1990, p.380]. Ce cours d’eau prend sa source au niveau du Pic du Bernard Sauvage (2412 m) et sur le flanc Est du Pic du Madres (2469 m). Étendu sur 27 km de long, il permet l’irrigation de nombreuses terres des territoires de Mosset, Campôme, Molitg-les-Bains et enfin de Catllar, notamment sur toute la partie Ouest et Nord. Par ailleurs, il s’agit d’un des plus importants affluents du fleuve de la Têt, dans lequel il se jette non loin du Mas Riquer. Plusieurs correcs (ravins en catalan) alimentent la rivière de la Castellane, dont ceux de Vallauria, de Terres Blanques, de les Eres et de Roters.

Entre le 17e siècle et le début du 20e siècle, l’économie locale est renforcée par le fonctionnement de plusieurs moulins, dont cinq sont mentionnés dans les sources historiques. Le plus ancien est un moulin à farine, signalé pour la première fois dans un capbreu de l’abbaye de Saint-Michel-de-Cuxa en 1543 [TOSTI, MARQUIÉ, 1996, p.24]. Selon les sources historiques, le moulin était compris parmi les possessions du prieur de Calahons et la propriété de la famille Colomines. Il est également signalé dans un texte de 1612 [LE FIL A SOI, N°3, avril 1993, p.2], période où il a très probablement eu la fonction de moulin banal de l’abbaye citée plus haut, qui exerça son autorité sur Catllar jusqu’à la révolution française. Le moulin est acheté en 1670 par la commune de Catllar et affermé par bail triennal à un meunier, dont la famille Cambo de 1730 à 1785. François Fosse est le dernier fermier connu, qui signa un bail en 1787 pour une durée de quatre ans [TOSTI, MARQUIÉ, 1996, p.25].

Au cours de la révolution française, la commune vend le moulin pour la somme de 40,200 livres à Joseph Bonarich. Il est par la suite acheté par un dénommé Puig, qui demanda en 1836 d’y fabriquer du papier gris, en vain. L’édifice devient à partir de 1908 la propriété de la famille Pajau, et cessa peu de temps après son activité. Le moulin à farine actuellement transformé en partie d’habitation, est implanté au niveau du canal de Baix raccordé à la Castellane (Ouest de Catllar). Ce dernier est par ailleurs mentionné sur le cadastre napoléonien, sous la dénomination « ruisseau du moulin ».

D’autres meules en granit ont été découvertes dans le village, notamment sur l’actuelle place de l’Olivier. En effet, la plantation d’un tilleul dans les années 1990 à l’emplacement de l’ancien ormeau du 18e siècle dit « de la liberté » [A.D.P.O. 53 J 67], a permis de mettre au jour ces éléments du patrimoine vernaculaire. Selon les différents témoignages recueillis sur le site, il pourrait s’agir de meules d’un moulin à farine, probablement construit derrière l’église. Les meules de cet ancien moulin auraient pu servir à couvrir l’ancien ruisseau de Dalt, qui longeait le cimetière au 16e siècle [LE FIL A SOI, N°3, avril 1993, p.2]. Cependant, aucune trace de l’édifice n’est actuellement attestée. L’existence de l’édifice date de 1588, au moment où les consuls de Catllar obtiennent une concession de terrain (lieu-dit Font de Gatillepes) appartenant à Saint-Michel-de-Cuxa, afin d’installer un moulin banal à farine. Reconstruit par la communauté entre 1600 et 1612, l’édifice est détruit au 17e siècle, comme l’indique un capbreu de 1671.

Le village comprenait également deux moulins à huile, dont l’un apparaît dans un document daté de 1741, mentionnant les observations du Viguier sur l’état de la culture des oliviers dans le Conflent. Il indique à Catllar la présence de 3 journaux d’olivettes (plantations d’oliviers), ce qui paraît relativement bas, d’autant plus qu’au 18e siècle « les oliviers du Bas-Conflent ne fournissent pas suffisamment d’huile pour la moitié de l’année » [ROSENSTEIN, 1989, p 62].L’existence de ce moulin est par la suite indiquée en février 1919, dans un acte de vente passé entre le limonadier Michel Delseny et l’abbé Fabre, curé à Saïda [LE FIL A SOI, N°3, avril 1993, p.3]. L’acte indique que l’édifice « actuellement bureau de postes et télégraphes », fut au cours des périodes précédentes une écurie ainsi qu’une maison d’école religieuse privée pour filles. En effet, le moulin à huile a profondément été modifié, notamment entre les 19e et 20e siècles. De plus, si la totalité de la parcelle est actuellement bâtie, une cour apparaît sur le cadastre de 1810. Le second moulin aurait été construit plus tardivement à l’entrée du vieux village, comme l’atteste une demande de construction déposé en janvier 1837 par le sieur Sabater [LE FIL A SOI, N°3, avril 1993, p.3]. Certainement fermé au début du 20e siècle, il ne reste actuellement aucun vestige de son activité.

Contrairement aux moulins à farine qui fonctionnaient grâce à l’action de l’eau, les meules des moulins à huile devaient être mues par l’énergie animale (type de moulins dits de « Sanch ») [ROSENSTEIN, 1989, p 19]. Malgré l’absence d’éléments caractéristiques de l’activité de ces derniers, il est possible de connaître de manière hypothétique la technique employée pour le traitement des olives. En effet, l’étude apportée sur les moulins par l’historien Jean-Marie Rosenstein en 1989, permet de comprendre comment les olives pouvaient être broyées spécifiquement dans le Conflent. L’énergie animale produite par un animal (cheval ou âne) consistait à faire rouler une meule verticale en granit sur une meule gisante ou « sur un lit en fonte ». Le tout était maintenu par un axe vertical en bois, appelée la cameta (l’arbre en catalan).

En dehors des moulins cités ci-dessus, la commune de Catllar conserve un riche patrimoine industriel, lié à la fabrication du papier et de la soie. La présence de deux papèteries est attestée au sein du territoire, dont l’une construite vers 1758 semble être la première industrie de ce type connue dans le Conflent. Par ailleurs, l’industrie papetière sur le territoire est véritablement en essor dès le 18e siècle. Un document daté de 1776 relatif aux moulins à papier indique l’emplacement de la papèterie, dont « la proximité des lieux de Catllà et d’Eus facilite aux ouvriers des secours en tout genre ». De plus, il est fait mention de « la direction bien combinée des vents » ainsi que « de l’abondance de l’eau » dérivée de la Têt, qui sont des facteurs assurant une bonne qualité du papier [ROSENSTEIN, 1989, p 75]. Grâce à ces indications géographiques et hydrauliques, il est possible de retrouver l’emplacement de la papèterie sur le cadastre napoléonien. Une emprise bâtie projetée à l’Est de Catllar et non loin d’Eus correspond en effet aux descriptions ci-dessus. La dérivation de la Têt est effectuée à partir d’un ruisseau, mentionné en tant que « ruisseau de la papeterie ». Le document explique également que le moulin possède une cuve, huit piles ainsi que deux roues, et qu’il peut « fournir dans cet état huit rames de papier par jour ». Ces éléments permettent d’identifier un type de moulin relativement ancien, étant donné que le travail du papier s’effectuait essentiellement à la main. La préparation de la pâte à l’aide de chiffons de lin ou de chanvre nécessite en effet plusieurs étapes, dont le triage, le lissage, le découpage à l’aide d’un dérompoir et le pourrissage. Cette dernière consiste à placer le chiffon avec de l’eau dans des pourrissoirs, afin de l’attendrir. La pâte était ensuite broyée dans des maillets ou piles, actionnés par l’arbre à came de la roue hydraulique. Enfin, le travail du papier s’effectue dans une cuve en plusieurs étapes, à l’aide de « l’ouvreur » chargé de la mise forme et de veiller à la solidité des feuilles. Le « coucheur » s’applique à déposer les feuilles sur une pièce de feutre de laine, afin de constituer plusieurs tas. Le papier est ensuite essoré dans une presse puis séché dans un étendoir [ROSENSTEIN, 1989, p 75].

Au 19e siècle, la papèterie est en déclin en raison de son mauvais état et de l’irrégularité du temps de travail des ouvriers. Ces difficultés entraînent sa disparition en 1822. Le bâtiment est remanié ou reconstruit en mas agricole entre la fin du 19e siècle et le début du 20e siècle (mas Sabate). Aucun élément lié à la fonction primitive de l’édifice n’est conservé et il est actuellement complexe d’établir une datation précise en raison des nombreux remaniements effectués.

La dernière papèterie est aménagée au 19e siècle dans un local appartenant à Vincent Lacreu, situé à la Coma, petit hameau situé sur la rive droite du correc (ravin) de Routès. Le propriétaire souhaitait en effet s’enrichir grâce à la fabrication du papier gris [LE FIL A SOI, N°3, avril 1993, p.4]. Implanté en pente en contrebas de l’ancienne cellera, l’édifice de plan presque carré est développé sur quatre niveaux. Entièrement transformé en habitation, il comprend en façade principale (Sud) deux niveaux supérieurs ordonnancés sur trois travées, ainsi qu’une niche oratoire oblongue en arc brisé et légèrement outrepassée. Celle-ci abrite une statue en plâtre de Saint-Joseph à l’Enfant, reposant sur un socle. Tout comme l’édifice précèdent, les vestiges de l’activité papetière ne sont pas visibles, en dehors du corps de bâtiment en lui-même, dont la volumétrie de la façade Est rappelle l’architecture industrielle locale.

Enfin, la sériciculture reste l’activité économique la plus emblématique de Catllar, pratiquée entre la seconde moitié du 19e siècle et les années 1930 [TOSTI, MARQUIÉ, 1996, p.45]. Cette « industrie » saisonnière consiste à pratiquer un élevage de ver à soie (le bombyx), en contrôlant son développement de l’éclosion jusqu’au tissage du cocon. Pour cela, des magnaneries ont été construites au sein du village, au dernier niveau des maisons d’habitations. De vastes terrasses inclinées à chevrons et voliges en bois sont encore présentent et marquent ainsi le paysage architectural de Catllar. Ces magnaneries étaient chauffées à 23° minimum, grâce à une ou deux cheminées qui fonctionnaient de jour comme de nuit. Les feuilles de mûrier blanc constituent la principale nourriture du bombyx, dont une grande quantité devait être à disposition au sein des magnaneries. Quelques mûriers encore présents à l’extérieur du village, notamment non loin de l’ancienne magnanerie au mas Riquer

Enfin, la sériciculture reste l’activité économique la plus emblématique de Catllar, pratiquée entre la seconde moitié du 19e siècle et les années 1930 [TOSTI, MARQUIÉ, 1996, p.45]. Cette « industrie » saisonnière consiste à pratiquer un élevage de ver à soie (le bombyx), en contrôlant son développement de l’éclosion jusqu’au tissage du cocon. Pour cela, des magnaneries ont été construites au sein du village, au dernier niveau des maisons d’habitations. De vastes terrasses inclinées à chevrons et voliges en bois sont encore présentent et marquent ainsi le paysage architectural de Catllar. Ces magnaneries étaient chauffées à 23° minimum, grâce à une ou deux cheminées qui fonctionnaient de jour comme de nuit. Les feuilles de mûrier blanc constituent la principale nourriture du bombyx, dont une grande quantité devait être à disposition au sein des magnaneries. Quelques mûriers encore présents à l’extérieur du village, notamment non loin de l’ancienne magnanerie au mas R, transformée en maison d’habitation. L’éducation des vers à soie débute entre les mois de mars et d’avril ; leur croissance qui dure entre 30 et 35 jours, est marquée par un changement successif de peau (jusqu’à quatre mues). Après la quatrième mue, le ver s’enveloppe dans un cocon. L’opération d’encabanage permettait aux vers de filer leur cocon, notamment en montant sur des branches de bruyère disposées dans des claies (treillis). Six jours après la montée des vers, l’opération de récolte des cocons ou déramage peut commencer. Les cocons sont par la suite vendus au kilo, pour la confection de la soie ainsi que le grainage (ponte de nouveaux œufs) [TOSTI, MARQUIÉ, 1996, p.45 et p.46].

Enfin, la sériciculture reste l’activité économique la plus emblématique de Catllar, pratiquée entre la seconde moitié du 19e siècle et les années 1930 [TOSTI, MARQUIÉ, 1996, p.45]. Cette « industrie » saisonnière consiste à pratiquer un élevage de ver à soie (le bombyx), en contrôlant son développement de l’éclosion jusqu’au tissage du cocon. Pour cela, des magnaneries ont été construites au sein du village, au dernier niveau des maisons d’habitations. De vastes terrasses inclinées à chevrons et voliges en bois sont encore présentent et marquent ainsi le paysage architectural de Catllar. Ces magnaneries étaient chauffées à 23° minimum, grâce à une ou deux cheminées qui fonctionnaient de jour comme de nuit. Les feuilles de mûrier blanc constituent la principale nourriture du bombyx, dont une grande quantité devait être à disposition au sein des magnaneries. Quelques mûriers encore présents à l’extérieur du village, notamment non loin de l’ancienne magnanerie au mas Riquer, ransformée en maison d’habitation. L’éducation des vers à soie débute entre les mois de mars et d’avril ; leur croissance qui dure entre 30 et 35 jours, est marquée par un changement successif de peau (jusqu’à quatre mues). Après la quatrième mue, le ver s’enveloppe dans un cocon. L’opération d’encabanage permettait aux vers de filer leur cocon, notamment en montant sur des branches de bruyère disposées dans des claies (treillis). Six jours après la montée des vers, l’opération de récolte des cocons ou déramage peut commencer. Les cocons sont par la suite vendus au kilo, pour la confection de la soie ainsi que le grainage (ponte de nouveaux œufs) [TOSTI, MARQUIÉ, 1996, p.45 et p.46]. Ainsi, l’élevage de cocons durait au total près de 50 jours, jusqu’au mois de juin.

Patrimoine vernaculaire : constructions en pierres sèches

Les dolmens présents sur le territoire de Catllar et encore partiellement conservés, témoignent d’un savoir-faire ancestral lié au culte des morts. En effet, ce sont des constructions en pierres sèches (granit et schiste), édifiées à partir de blocs de pierres débités pour former des dalles de moyenne à grande dimension. Les trois sépultures du site de Les Costes édifiées au Néolithique final, ont été détériorées par de multiples pillages qui ont eu lieu au cours des siècles précédents. Cependant, leur typologie est identifiable, à partir des dalles de pierres encore présentes. Le dolmen le mieux conservé, est à rapprocher du modèle de la chambre funéraire rectangulaire ou de forme carrée, constituée de dalles verticales et d’une dalle de couverture. Cette dernière mesure 2,25 m de long sur 1,30 m de large et repose sur des dalles de schistes, en partie écrasées par son poids. Lors des fouilles effectuées sur le site au 20e siècle, un éclat de silex, un bord de vase de type Graufesenque et des tessons de poterie ont été mis au jour [TOSTI, MARQUIÉ, 1996, p.11].

Le second dolmen est dans un état beaucoup plus ruiné que le précèdent, où il ne subsiste plus que deux dalles à la surface du sol. Il pourrait se rapporter à un type primitif de dolmen en coffre enfoui dans un tumulus, dont l’accès s’effectuait par une dalle positionnée en partie supérieure, actuellement disparue. Lors du repérage de terrain effectué par l’Inventaire Général des Monuments et des Richesses Artistiques de la France au 20e siècle, deux fragments de la dalle de couverture portant des cupules ont été ramassés sur le tumulus. De plus, un morceau de poterie à vernis rouge d’époque romaine, aurait été découvert [A.D.P.O. 53 J 67].

En dehors de ces deux dolmens, une dernière sépulture en pierres sèches et mise au jour par l’archéologue Jean Abélanet, paraît encore plus ancienne que les précédentes (Arca de Calahons). Certainement datée de 3000 ans avant J.-C., elle ne conserve plus la dalle de couverture mais uniquement celle du chevet à l’Est, ainsi que trois petites dalles du côté Nord. De forme rectangulaire, elle mesure 1,18 m de long sur 0,75 m de large et est orientée Est-Ouest. Malgré la disparition des ossements en raison de l’acidité du sol, trois perles discoïdales, cinq pointes de flèches en silex et un petit vase en forme de louche (Néolithique Moyen) ont été mis découverts. Il s’agit d’une sépulture individuelle, dont le corps a dû être déposé en flexion forcée, du fait des dimensions réduites de la tombe.

Enfin, le troisième dolmen localisé à 1 km à l’Est du site mégalithique de Les Costes, a été construit sur une arête rocheuse de la Serra Mitjana. Actuellement détruit, il ne subsiste plus que le montant latéral gauche et la dalle de chevet. Le tumulus circulaire est encore visible, avec une délimitation constituée de blocs de granit, dont certains sont plantés. Tout comme les dolmens de Les Costes, les ossements ne sont pas conservés. La découverte d’un tesson à languette de préhension au sein du caisson, permet de dresser une hypothèse de construction ou de réutilisation du site au Bronze Ancien (1800-1500 avant J.-C) [TOSTI, MARQUIÉ, 1996, p.11]. En Roussillon et Conflent, l’implantation de ce type de mégalithe est volontairement choisie. Les sépultures sont situées sur des sites permettant d’avoir une vue dégagée et qui jouent le rôle de frontières, comme c’est le cas à Catllar. En effet, le site de Les Costes est à la frontière entre trois territoires communaux, que sont Catllar, Molitg-les-Bains et Eus. L’accès au site s’effectue depuis le Roc de la Rondola, qui offre un vaste panorama sur les plateaux granitiques de tous les territoires environnants. Par ailleurs, une construction circulaire en pierres sèches située à proximité des dolmens de Calahons pourrait avoir été édifiée en tant que borne-frontière, comme l’atteste sa situation en position dominante. Selon les témoignages oraux recueillis, il pourrait s’agir d’une borne servant à délimiter les anciens pâturages entre les territoires. Enfin, les sites mégalithiques sont très souvent localisés à proximité d’une source, non loin de laquelle devait se trouver un habitat préhistorique. Le site de Les Costes est en effet implanté dans les environs d’une source, située sur le territoire d’Eus. Celle-ci apparaît sur le cadastre napoléonien de Molitg-les-Bains sous le nom Del Gall et à proximité d’un cours d’eau, identifié en tant que « ruisseau d’arrosage de Cattla ». Ce dernier correspond actuellement au correc de Saint-Jacques.

Le chemin du Languedoc ainsi que toutes ses ramifications, constituent un axe de passage certainement emprunté dès la période Néolithique. Il s’agit d’un ancien chemin utilisé par les troupeaux pour la transhumance, d’où le nom de « camí ramader » (chemin de transhumance) employé pour le désigner [CAZES, 1967, p.213]. Sa morphologie correspond en effet aux routes traditionnelles appelées « drailles » ou « carrairo », qui traversaient les cultures dont les vignes agricoles. De nombreux murs en pierres sèches qui bordent le chemin du Languedoc, témoignent de cette activité. Par ailleurs, cet axe de 10m de large avait servi pour le transport du bois, d’où le nom « La Tira » également utilisé.

Avec le développement de la vigne au 19e siècle, de nombreuses cabanes en pierres sèches ont été construites en bordure du chemin ainsi que sur les parcelles alentours de la chapelle-ermitage Saint-Jacques de Calahons, à partir de pierres ramassées à même le sol. Leur édification est très souvent l’œuvre d’un propriétaire terrien, aidé de sa famille ou d’amis comme c’est le cas de la cabane dite « Gueyne », du nom d’un ancien habitant de Catllar qui l’aurait érigé [LE FIL A SOI, N°12, juillet 1996, p.2 et p.3]. Au côté des terrains viticoles, plusieurs parcelles sont défrichées à cette époque, notamment pour la construction des cabanes, qui servaient d’abris pour les agriculteurs et plus rarement pour les bergers. Celles-ci sont pour la plupart construites en demi-cercle, avec une entrée développée sur un plan rectangulaire. De plus, Leur voûte est en encorbellement, avec des pierres de granit disposées en décalage afin de soutenir l’ensemble de la structure. Elle peut être fermée par une grosse dalle ou encore par plusieurs blocs de granit. L’empierrement de la partie sommitale comprend un amoncellement de pierres de gros calibres ou de très petites tailles, couvertes de terre sur laquelle des plantes poussent très rapidement. Cette technique assure un revêtement naturel et permet de protéger des intempéries, d’où la nécessité de restaurer le recouvrement de certaines cabanes lorsqu’elles se trouvent en état de ruine. De manière générale, l’entrée s’effectue en façade Sud par un accès aux dimensions réduites, constituée d’un linteau et de bas-côtés en grosses pierres allongées. Les angles des cabanes sont marqués par le même type de pierres, parfois traitées de manière soignée par des blocs de taille.

Quelques cabanes situées le long du chemin du Languedoc se distinguent par leur imposante dimension, dont certaines peuvent atteindre jusqu’à 3m de hauteur dans la partie centrale. D’autres typologies de taille réduite permettent d’abriter qu’une seule personne, comme c’est le cas des cabanes aménagées contre un mur de soutènement ou directement dans l’épaisseur du mur, désignées sous le terme de raparo (abri) [LE FIL A SOI, N°12, juillet 1996, p.2]. L’espace intérieur comprend généralement des éléments rudimentaires, tels que des sièges ou des banquettes en pierres qui pouvaient servir de couche, ainsi que des niches aménagées au ras du sol. Celles-ci avaient la fonction de « celler » et permettaient de maintenir une température constante des bouteilles de vin qui y étaient entreposées.

De nombreuses cabanes ont été restaurées et mises en valeur par l’association « Els Amics de Catllà », aidée de bénévoles des chantiers R.E.M.P.A.R.T, sous la direction de Philippe Kreutzer, spécialiste de la construction en pierres sèches [LE FIL A SOI, N°26, décembre 2000, p.16]. L’association s’est vue par ailleurs attribuée en 2004 le prix national Vieilles Maisons Françaises « Paris Avenir Maisons rurales », récompensant ainsi les travaux de sauvegarde de ce patrimoine rural.

Enfin, le patrimoine vernaculaire de Catllar est identifié à travers le recensement des oratoires, construits en pierres locales. En dehors de ceux présents sur certaines façades principales d’habitations pour la protection de leur occupant, les oratoires ont été érigés en bordures d’anciens chemins et à l’entrée du village, principalement au 19e siècle. C’est le cas de ceux de Notre-Dame de les Voltes et de Sainte-Anne, développés à l’intersection du chemin de Mosset et d’axes plus récents. Les oratoires servaient donc à protéger les habitants, notamment des menaces extérieures ou des épidémies. De plus, ils devaient certainement servir de station lors du pèlerinage [PASSARRIUS, CATAFAU, MARTZLUFF, 2009, p.223], dont l’Aplec de Pâques. En effet, les chemins du Languedoc et d’Eus qui permettent d’accéder à la chapelle-ermitage de Saint-Jacques de Calahons, sont bornés d’oratoires dédiés à Saint-Jacques, actuellement en bon état de conservation grâce aux restaurations effectuées dans les années 2000.

Matériaux de construction

Les pierres utilisées pour la construction du bâti proviennent des bordures de cours d’eau, ainsi que de l’arrière-pays délimité par des éminences rocheuses. Cette dernière partie du territoire comprend une variété de roches d’âge primaire, notamment dans la zone Ouest avec le schiste, ainsi que le granit issu de la formation du massif de Quérigut-Millas.

Dans l’architecture religieuse, les murs sont montés en galets de rivière éclatés et dégrossis au marteau, liés à du mortier de chaux. De plus, les chaînes d’angle ainsi que les encadrements de baies sont traités en pierre de taille, comme c’est le cas pour la façade occidentale de l’église paroissiale Saint-André (17e siècle).La partie romane de l’église est caractérisée par la présence de murs construits en grand appareil de granit, dont la provenance est variée [LAUMONIER, 2005, p.494]. Certaines pierres de granit d’origine locale sont en effet associées à des matériaux n’ayant pas de relation avec l’environnement géologique immédiat ou proche. Les parties plus anciennes de l’église (11e siècle) sont matérialisées par des joints tracés en creux, tout comme celles de l’église Sainte-Marie de Riquer. Celle-ci a en effet la particularité de conserver des moellons à joints creux, tracés au fer et peints à l’ocre rouge. Il s’agit d’une technique caractéristique des constructions du milieu ou de la seconde moitié du 11e siècle, dont l’analyse a été faite par l’archéologue Pierre Ponsich. Ce type de maçonnerie constitué d’un faux-appareil, est destiné à donner un aspect de plus grande régularité des pierres employées.

Quelques matériaux de provenance lointaine se distinguent sur les éléments caractéristiques de l’architecture lombarde, tels que les fenêtres à ébrasement de l’abside de l’église Sainte-Marie, constitués de claveaux et de bandeaux-plats en calcaire à grain fin. L’architecture religieuse est également marquée par l’utilisation d’un appareillage soigné en dehors des encadrements et chaînes d’angle, notamment pour les parties datées du 12e siècle. Les gros blocs de granit et gneiss employés sur l’abside de l’église Saint-André sont rattachés à une typologie de roche ancienne, qui se retrouvent dans le Conflent sur des édifices du 12e siècle, dont l’église Notre-Dame-Del-Roure de Los Masos. Leur provenance est très certainement locale, particulièrement du sous-sol du massif du Canigou.

L’architecture domestique de Catllar est le plus souvent constituée d’une maçonnerie faite de moellons à joints grossiers. Ces derniers sont dits « beurrés » et donnent une apparence ancienne au bâti. De nombreux rejointoiements ont été réalisés postérieurement et recouverts partiellement par un mortier de ciment. Le rejointoiement est souvent agrémenté par l’incrustation de morceaux de terre cuite, qui donnent un aspect esthétique. Cependant, leur fonction est essentiellement technique, car ils permettent de protéger la maçonnerie des agressions environnementales extérieures. Ce type d’appareillage se retrouve dans de nombreux cas au dernier étage des maisons d’habitation, qui pourrait correspondre à une surélévation du bâti au 19e siècle.

Dans l’habitat traditionnel, les ouvertures possèdent des proportions généralement à dominante verticale. Les couvrements structurels des baies sont assurés par un linteau droit ou surbaissé en bois, parfois surmonté d’un rang de briques plates. Les jambages sont soit directement intégrés dans la maçonnerie de moellons, soit constitués de cayrous (briques) formant une harpe. Au 19e et 20e siècles, la brique est systématiquement employée pour les encadrements de baies, et caractérise ainsi le « mur catalan ».

L’habitat aisé de Catllar est caractérisé par une mise en œuvre plus soignée des ouvertures, avec l’emploi du granit et du marbre rose de Villefranche-de-Conflent en pierre de taille. Deux entrées de l’ancienne maison Bertran (16e-17e siècles) conservent leur encadrement cintré, avec des claveaux de granit et marbre harmonieusement disposés. Certains de ces matériaux nobles ont été employés sur des habitations simples remaniées au 19e siècle, comme c’est le cas de la maison n°16 rue d’en Bas, qui possède un encadrement de porte en marbre daté de 1897.

Enfin, l’ensemble du bâti traditionnel de Catllar est caractérisé par la généralisation de la couverture en tuile canal, matériau produit en Roussillon puis en Conflent à partir du Moyen Âge. Les débords de toits qui permettent d’éviter les ruissellements d’eau pluviale, sont traités avec de simples rangs de briques, parfois surmontés d’une génoise décorative à plusieurs rangs. De plus, certains débords sont marqués par la présence de tuiles partiellement recouvertes de lait de chaux, formant des motifs géométriques. Ceux visibles sur le bâti de type bourgeois sont plus classiques, avec l’insertion d’oves et de denticules décoratives, inspirées de l’architecture antique.

Les habitations des principaux axes structurants que sont les rues d’en Haut et d’en Bas possèdent des façades principales reprises au début du 20e siècle, par l’insertion d’enduits sculptés. Ces derniers participent au mouvement d’embellissement des façades, qui marque l’architecture locale à partir de la fin du 19e siècle. L’ornementation est appliquée sur les encadrements de baies, notamment au niveau des linteaux de portes d’entrée. La plupart de ces enduits sont constitués de chaux hydraulique, mélangée à du sable local et une faible quantité de ciment. La dernière couche appliquée avec du sable fin, était généralement sciottée, afin de tracer des motifs comme le faux-appareil. Par ailleurs, les décors sont tracés par les artisans au moyen d’outils classiques de modeleur, en créant un bourrelet d’enduit permettant de structurer le relief.

FORME URBAINE

Implantation du bâti

Le village de Catllar semble s’être implanté en pôle dès le 12e siècle, autour de son église paroissiale dédiée à Saint-André. En effet, La formation primitive est très certainement liée à la naissance des cellers entre les 11e et 12e siècles, qui sont d’anciens celliers et caves permettant d’abriter et de conserver les denrées alimentaires [CATAFAU, 1998, p.56]. Leur aménagement s’inscrit au cœur d’un espace sacré, développé autour d’un lieu de pouvoir ou religieux, comme c’est le cas à Catllar. Cet espace est généralement connu dans les sources historiques sous le terme de cellera, regroupant des bâtiments à vocation agricole, développés de manière concentrique de part et d’autre d’un château et/ou d’une église. De plus, la cellera comprend une aire consacrée autour de l’église, avec la présence d’un cimetière. L’ensemble est renforcé aux 11e et 12e siècles, avec la construction d’enceintes fortifiées. En effet, ces périodes sont marquées par de nombreuses violences exercées contre les paysans, ainsi que les hommes d’église. Dans le Conflent, les Grandes Compagnies du Guesclin semaient la terreur au sein des villages, comme ce fut le cas pour la commune voisine d’Arboussols-Marcevol et probablement de celle de Catllar. L’espace sacré devait ainsi permettre de sécuriser les hommes et les biens ; aucune violence ne devait être faite à l’intérieur, sous peine d’exclusion de la communauté de l’église. Le principe de protection est en effet encadré juridiquement au 12e siècle par la Paix de Dieu, visant à contrôler et à limiter les conflits existants entre les autorités laïcs et ecclésiastiques, ainsi que les pillages faits auprès des caves et des greniers paysans.

Le territoire de Catllar est historiquement et géographiquement situé en zone frontière, notamment depuis le Traité de Corbeil en 1258, au moment où le roi Louis IX renonce à ses droits sur l’ancienne marche d’Espagne, particulièrement sur les comtés du Roussillon et du Conflent. Ce dernier fut par ailleurs rattaché à la couronne française dès le Traité des Pyrénées, signé en 1659. Cette position frontalière nécessita donc de protéger le territoire ; si la mention d’une cellera à proprement parlé n’est pas attestée dans les textes, l’indication d’une fortification à Catllar au 12e siècle permet de situer la période de formation du noyau central du village. Ce dernier s’est donc regroupé de part et d’autre de l’église paroissiale, formant ainsi une cellera de dimension relativement réduite (environ 15 pas de rayon). Sur le cadastre napoléonien, la cellera apparaît sur toute la partie Nord et Est du noyau central. La partie Sud a en effet été détruite, notamment lors de la construction de la nouvelle église au 17e siècle.

Deux emplacements de porte sont visibles actuellement, notamment au Sud avec la conservation d’un porche en plein cintre à claveaux de granit et des gonds en fer forgé. La seconde appelée revelli (fortification avancée) [TOSTI, MARQUIÉ, 1996, p.20], se situe à l’Est de la cellera, au niveau de la place de la Font de la Muralla. A l’origine, cette dernière porte devait être positionnée à proximité d’une prison, certainement aménagée au 17e siècle après la construction de la nouvelle église. En effet, Laurent Cambo, personnalité catllanaise né au 19e siècle, témoigne à cette époque de l’existence des restes d’une ancienne prison, localisée derrière la chapelle du Christ (actuelle abside de l’église) et transformée en grange [LE FIL A SOI, Numéro spéciale, octobre 2001, p.11]. Cette prison localisée au niveau du front Est de la cellera, fut par la suite détruite dans les années 2000, pour l’édification d’une maison qui jouxte le presbytère.

L’intérieur de la cellera a très tôt été formée d’un unique passage, accessible par des portes certainement fortifiées. L’ouverture actuelle située à l’Ouest, correspond à la maison de Laurent Jaulet (voir partie historique), détruite au 19e siècle. Au Sud, le front bâti est constitué d’un habitat fortement remanié, probablement construit à l’emplacement de l’ancien rempart. Il s’agit de maisons d’habitations à deux ou trois niveaux, dont l’ordonnancement a été repris aux 19e et 20e siècles. Certaines façades sont effectivement recouvertes par un enduit, comme c’est le cas de l’habitation n°23 place de la République, qui possède des décorations d’enduits sculptés au niveau des encadrements de fenêtres. Elle fut par ailleurs construite au niveau de la première porte de l’enceinte cité plus haut. Cette habitation jouxte la n°25, qui abritait le presbytère, dont de nombreux travaux de réparations ont été réalisés entre 1832 et 1845 [A.D.P.O., 4V17].

L’accès au presbytère s’effectuait depuis l’intérieur de la cellera mais également à l’extérieur, à partir de la promenade dite du Curé, qui longeait le front bâti Sud et surplombait les remparts. En contrebas de cette promenade se trouvait auparavant le jardin du curé, accessible par un escalier. Dans les années 1970, la promenade est transformée en esplanade (parcelle 0C 92), dont la vue actuelle depuis les maisons de la Coume permet d’observer la situation dominante de la cellera par rapport au reste du bâti. La réalisation de l’esplanade s’est accompagnée dans les années 1970 de la destruction de la base du rempart. De ces travaux, des ossements découverts à proximité du cimetière, témoignent de l’aménagement d’un premier lieu d’inhumation, alors situé à l’emplacement des habitations du front Sud. La situation du cimetière de Catllar apparaît sur le cadastre napoléonien, au niveau de l’actuelle place de la République. Un déplacement du cimetière a donc été réalisé au cours des siècles, très certainement avant le 16e siècle. En effet, la première mention du cimetière reste tardive ; elle est faite dans un compte-rendu canonique de visite, réalisée en 1586 par Jacques d’Agullana [LE FIL A SOI, N°32, décembre 2002, p.11]. Le document indique plusieurs recommandations envers les habitants de Catllar, notamment en termes d’hygiène. En effet, l’un d’eux nommé Michel Vidal, « a jusqu’au 1er jour de carême pour faire fermer les fenêtres de sa maison qui donnent sur le cimetière, et la porte avec, car il n’y a pas 10 ans (qu’elles ont été) faites, et puis ce n’est pas convenable. Il pourra s’il veut, remplacer les fenêtres par des meurtrières de 4 doigts de large, à condition toutefois que celles-ci soient placées haut et qu’on ne puisse par elles jeter des saletés au cimetière » [CAZES, 1969, p 29]. A la lecture de ces prescriptions, l’emplacement du cimetière ne semble pas présenter un caractère sacré, comme pouvait l’être les cimetières primitifs. Par ailleurs il est intéressant de signaler la mention de meurtrières, qui ont aujourd’hui disparu en raison du remaniement du parcellaire. Cette transformation du bâti a pu s’opérer au 16e siècle, comme l’atteste la construction d’un large portail au niveau de l’habitation n°20 rue d’en Haut, qui servait à l’origine d’unique point de passage pour les habitations. En effet, les façades arrière de ces maisons donnaient sur le cimetière et il devenait nécessaire de fermer toutes les ouvertures pour des questions de propreté. La plupart des habitations de la rue d’en Haut étaient donc distribuées par le portail encore conservé. Le déplacement du cimetière en dehors du village fut ordonné par l’abbé de Saint-Michel-de-Cuxa le 14 juin 1780 [LE FIL A SOI, N°32, décembre 2002, p.13]. Stoppé en raison des nombreuses épidémies qui sévissent à cette époque, le projet ne reprend que dans les années 1840. Une ordonnance royale en date du 4 septembre 1846 autorise le maire de l’époque, Alexandre Picon, a acheté un champ de 4a 80ca au lieu-dit Les Clauses, appartenant à Louis Sabater. La parcelle fut par la suite échangée par un terrain de 6a 17ca, localisé au même lieu-dit. Plusieurs aménagements sont effectués en 1850, notamment la création du mur de clôture du cimetière par Sébastien Vernet ainsi que Etienne Bourreil et Jean Vernet. A la fin du 19e siècle, le projet d’agrandir le cimetière vers l’Est est adopté, en raison de l’accroissement démographique, malgré les ravages des épidémies. Finalement non réalisé, l’agrandissement s’effectue en 1899 à l’Ouest, suite à une épidémie de fièvre typhoïde.

Au cours du 20e siècle, de nouvelles extensions du cimetière sont effectuées, notamment en 1959 où l’aménagement nécessita d’inclure l’oratoire Notre-Dame de Les Voltes dans le mur de clôture, ainsi qu’en 1968. La morphologie du village est relativement compacte, avec un noyau urbain principalement délimité par deux rues structurantes que sont les rues d’en Haut (de Dalt) et d’en Bas (de Baix). Ces axes reliés entre eux par des petites ruelles (rue Jeanne d’Arc, rue du Four), donnent à l’Ouest sur l’actuelle Route Nationale de Prades aménagée dans les années 1850 et à l’Est sur la place de la République, ainsi que l’église paroissiale Saint-André. De plus, les axes délimitent des îlots densément bâtis, comprenant des parcelles assez profondes, dont certaines sont disposées en lanière. Au 19e siècle, de nombreuses parcelles disposent de cours, situées à l’arrière de l’habitat et plus rarement en front de rue. Les îlots ont progressivement été densifiés, même si certaines cours intérieures ont été gardées.

En dehors de la cellera, les îlots d’habitations les plus anciens sont développés au Sud de l’église, notamment au niveau des maisons Bertran et Pallarès, construites entre les 16e et 17e siècles. L’urbanisation certainement opérée au début de l’époque moderne, s’est faite en suivant les deux rues structurantes citées plus haut. En effet, le bâti suit la courbe de ces anciens axes, qui forment une ceinture urbaine. Cette morphologie n’est pas anodine ; la courbe observée au niveau des rues d’en Haut et d’en Bas s’apparente très certainement à l’emplacement d’anciennes fortifications, développées postérieurement à l’enceinte de la cellera. La mention d’une reconstruction de muraille au 17e siècle semble coïncider avec la morphologie telle qu’elle se présente actuellement. Par ailleurs, la rue d’en Bas conserve au sein d’une habitation un ancien passage souterrain (0C 151), qui correspond certainement à un accès aménagé au sein d’une enceinte de protection. De plus, la rue d’en Haut possède un probable départ de porte, matérialisé par une avancée en façade principale d’une habitation (annexe 30). Cette dernière rue est marquée par la conservation de plusieurs encadrements de porte en pierre de taille de granit, datés du 17e siècle, qui témoignent d’une urbanisation progressive vers l’ancien chemin de Mosset et l’actuelle route Nationale de Prades. En effet, la porte de l’habitation n°19 rue d’en Haut (0C 59) datée de 1618 correspond à l’une des premières phases d’extension de Catllar vers l’Ouest. Dans la continuité de la rue, l’habitation n°6 (0C 233) a quant à elle un encadrement de porte comportant la date « 1681 ».

A l’origine, le centre ancien du village était accessible par la rue de la Coume à l’Est, qui constituait un embranchement de l’ancien chemin du Languedoc (Llenguadoc en catalan). Ce dernier venu de Prades, rejoignait Catllar en passant devant l’église de Riquer et en traversant un passage à gué. Les maisons d’habitations développées en pente de part et d’autre de la rue de la Coume, constituent une forme de hameau urbanisé en retrait du centre ancien. Elles sont en effet géographiquement séparées des anciens îlots par le correc de Routès, qui rejoint la Castellane. Un pont en pierres local et arc en plein cintre (médiéval ?) permet de relier cette partie du village au noyau urbain. Nommé le « pont de la Coume » [LE FIL A SOI, Numéro spéciale, octobre 2001, p.10], il comprend un arc en pierre de taille de granit en très bon état de conservation. Les maisons d’habitations ainsi que les granges situées en partie haute de la rue, ont la particularité d’avoir été construites à même la roche et possèdent pour la partie Sud de grandes parcelles à l’arrière de l’habitat, qui constituaient à l’origine des jardins privatifs.

La Route Nationale D619 située à la limite Ouest du village reliant Prades à Mosset et construite à partir de 1836, comprend un bâti implanté linéairement entre les 19e et 20e siècles. Au côté de granges caractéristiques des 19e siècles, plusieurs styles architecturaux se côtoient, dont l’architecture régionaliste, le registre classique de quelques immeubles de rapport ou encore le style Art déco visible sur l’ancienne coopérative fruitière, construite dans les années 1940. L’extension urbaine de Catllar s’est opérée à partir des années 1970, notamment sur toute la partie Sud du Mas Riquer. Il s’agit d’habitations développées sous forme de pavillons, construits au sein de lotissements. Le Nord et l’Est de Catllar commence également à se développer à cette époque. Dans les années 1980, l’habitat individuel isolé et construit au centre de grandes parcelles, apparaît à l’Ouest de la commune et continue sa progression à l’Est. Enfin, toute la partie Nord s’est véritablement urbanisée entre les années 1990 et 2000, notamment au sein des lieux-dits Els Pujals et Els Figuerals.

Typologies de l’habitat

Le bâti de Catllar développé au sein du principal noyau urbain, est jusqu’au 20e siècle majoritairement constitué de maisons de journaliers (ouvriers agricoles), destinées à une population relativement modeste. Ce type d’architecture encore visible aujourd’hui, est généralement mono-orientée sur rue et possède en façade principale deux travées de baies réparties sur une largeur de faible dimension. L’observation effectuée sur le terrain a permis d’identifier une architecture généralement ordonnée sur trois niveaux, avec un rez-de-chaussée accessible par une porte latérale. Le garage, très régulièrement attenant à la porte, remplace un ancien accès au remisage, destiné à abriter le petit bétail. Un escalier interne dessert le premier étage, qui concentre les pièces domestiques (salle commune avec cuisine, chambres). Les habitations développées en pente comme celles de la rue de la Coume, possèdent un emmarchement extérieur, parfois prolongé par un perron maçonné. Au deuxième étage, l’espace peut être réservé à d’autres chambres ainsi qu’au stockage alimentaire (combles). Par ailleurs, plusieurs habitations de la rue d’en Haut ont été surélevées au 19e siècle, pour la pratique de l’élevage du ver à soie. Dans l’architecture traditionnelle, les baies sont encadrées par des moellons de cayrous et du bois laissé brut, notamment au niveau des linteaux. Ces derniers peuvent être droits (généralement en bois) ou former un arc en plein cintre, surmonté par un arc de décharge. Par ailleurs, les fenêtres quadrangulaires sont de mise en œuvre simple, et prennent appuis sur des briques plates ou un rebord en ciment. Entre la fin du 19e siècle et le 20e siècle, ces maisons d’ouvriers sont remaniées, avec les façades principales reprises par ordonnancement des baies.

Des décors d’enduits sculptés sont appliqués, dont plusieurs sont observés sur le bâti de la rue d’en Bas. L’embellissement des façades est également recherché à travers la reprise de la maçonnerie par la technique du joint dit « beurré », utilisée pour imiter les typologies de constructions anciennes. Ce mouvement de transformation des façades contraste avec les différents éléments d’architecture traditionnelle repérés sur le terrain, comme les anciens bancs (pedriç en catalan), qui ponctuent les entrées de l’habitat. De plus, plusieurs habitations conservent des composantes de l’architecture locale, qui se retrouvent dans de nombreux villages du Roussillon et Conflent. C’est le cas des espanta bruixes, qui sont des ornements de baies ou de toitures, destinés à repousser les sorcières et à garantir ainsi une protection des habitants et du bétail. Ils peuvent prendre la forme d’une ferronnerie verticale marquée par des pointes aux extrémités, ou encore d’une tuile canal de faîte recourbée vers le ciel. Par ailleurs, certaines habitations gardent en façade des supports de séchoir à fruit, qui permettaient la dessiccation des fruits afin de mieux les conserver. Il s’agit traditionnellement de deux pierres plates de granit situées de part et d’autre d’une fenêtre ; à Catllar, les séchoirs identifiés ne gardent qu’une unique pierre. Enfin, chaque habitation possédait sa propre treille, pour la production du raisin de table, ainsi qu’un four à pain personnel. Avec la généralisation de la cheminée, le four à pain disparaît progressivement, notamment au 20e siècle. Ceux observés sur le terrain ont été en partie détruits, en dehors d’un four à pain conservé en façade Ouest d’une habitation, ayant servie de boulangerie au 20e siècle (période de construction du four à pain ?).

Au côté des maisons d’habitations, de nombreux cortals (granges) implantés témoignent du riche passé agricole de Catllar. Avec le développement de l’agriculture et de la viticulture, plusieurs constructions de ce type sont édifiées dès le 19e siècle. Il s’agit de granges à deux niveaux et une seule travée d’ouvertures, axée aux dimensions décroissantes vers le haut. Certaines sont accolées à la maison d’habitation, tandis que d’autres peuvent être développées indépendamment. La grande ouverture du rez-de-chaussée est très souvent constituée d’une porte en bois à lames verticales, avec des jambages en cayrous et un linteau droit. Les ballots de foin étaient hissés à l’étage à l’aide d’une poulie métallique, dont il reste encore quelques exemples dans le village. Le niveau était donc utilisé pour le stockage du foin, mais pouvait également servir à entreposer le raisin.

Si la présence d’un édifice de type seigneurial est absente du bâti de Catllar, la place de la République est marquée par l’implantation d’une grande habitation de notable, qui appartenait dès le 16e siècle à la famille Bertran. Celle-ci est à cette époque considérée comme étant l’une des familles les plus fortunées de Catllar. Elle apparaît dans un capbreu (registre foncier) de 1568 ainsi que dans la liste des chefs de famille en 1671 [TOSTI, MARQUIÉ, 1996, pp.19-20]. A cette dernière date, Ludovic Bertran déclare plusieurs biens fonds, dont un champ de cinq journaux du côté de l’église Notre-Dame de Riquer, une vigne de 20 journaux, un ensemble de près et de champs de 15 journaux ainsi que plusieurs parcelles de tailles plus réduites. De plus, l’état des biens fonds dressé en 1775 indique les plus grosses fortunes de Catllar, dont le bourgeois honoré Vincent Bertran, qui détiens 36 journaux de terres labourables, 10 journaux de vignes, 8 journaux de près et 4 maisons [A.D.P.O., 1C. 1920]. A la révolution française, la famille se voit attribuer un titre de noblesse, en adjoignant la particule nobiliaire « de » au nom. La demeure principale de la famille Bertran très certainement construite au 16e siècle, jouxte au 19e siècle le cimetière communal, comme l’atteste le cadastre napoléonien. Elle possédait plusieurs dépendances et deux cours, dont l’une au centre de l’emprise bâtie. Au 20e siècle, l’ensemble est vendu à deux familles puis séparé en plusieurs logements. La maison Bertran rappelle l’organisation de la maison de notable, avec une volumétrie importante marquée par l’ordonnancement des façades. Celle développée sur la place de la République (n°20) est la partie la plus ancienne de l’édifice, qui se distingue par une maçonnerie en moellons de granit et gneiss liés à de la chaux. La façade est agencée sur trois niveaux, dont le dernier a été surélevé postérieurement (ajout de brisures de terre cuite dans le mortier). De plus, elle est rythmée par quatre travées de baies, complétées par des ouvertures créées aux 19e et 20e siècles. Le rez-de-chaussée comporte trois portes aux dimensions distinctes, qui permettaient d’accéder aux dépendances et pièces domestiques de la maison. Celle en bois correspondant au n°20 a été remodelée, notamment au niveau des jambages

Au 18e siècle, le développement progressif de l’économie amenée par le Traité des Pyrénées (1659), conduit à l’instauration d’une bourgeoisie locale, dont la maison d’habitation reflète le statut social. C’est le cas à Catllar, avec la famille Pallarès connue des textes à partir du 18e siècle. En effet, le nom est évoqué dans l’état des biens fonds de la commune dressé en 1775, qui mentionne les possessions d’un bourgeois noble de Prades, estimées à 10 journaux de terres labourables [A.D.P.O., 1C. 1920]. En 1830, Joseph Pallarès est compté parmi les dix contribuables les plus imposés de Catllar [TOSTI, MARQUIÉ, 1996, p.22]. La maison d’habitation familiale développée dans les hauteurs de la rue de la Coume, est comprise au 19e siècle sur une très grande parcelle (voir le cadastre napoléonien). L’état de conservation actuel remonte très certainement à la fin du 18e siècle et le début du 19e siècle, avec des remaniements effectués au 20e siècle, dont un redécoupage en plusieurs parcelles. La façade la mieux conservée de l’habitation développée sur la rue de la Coume, reflète une architecture influencée des formes classiques, qui rompt avec l’architecture traditionnelle.

Figures locales de l’architecture catllanaise au 20e siècle

L’un des personnages emblématiques de l’architecture locale actif à Catllar au 20e siècle est l’architecte Edouard Mas-Chancel (1886-1955), qui aménage à la fin de sa vie une maison d’habitation dans les anciens bâtiments du prieuré de Riquer. Originaire de Montpellier et diplômé à l’école d’architecture des Beaux-Arts de Paris en 1919, il installe son cabinet à Perpignan en 1928 au niveau de la rue Élie Delcros. Ses principales réalisations se concentrent dans la ville roussillonnaise, mais également dans de nombreuses communes du Conflent à l’entre-deux-guerres. Edouard Mas-Chancel s’inscrit dans un mouvement artistique qualifié d’art régional, prôné par le sculpteur Gustave Violet dans son manifeste de 1907, avec qui il collabora à de nombreuses reprises. Cet art donne de l’importance au vernaculaire, avec l’utilisation de matériaux traditionnels, et la représentation de motifs végétalisant inspirés de la flore locale. Les constructions de Mas-Chancel sont reconnaissables par un ordonnancement des façades, avec des baies jumelées en plein cintre retombant sur des chapiteaux sculptés. La résidence catllanaise de Mas-Chancel aménagée dans l’ancien Mas Riquer entre les années 1940 et 1950, s’inscrit dans le mouvement régionaliste prôné par l’architecte. En effet, la façade Sud est ordonnancée et rythmée sur trois travées de baies, couronnées d’une unique ouverture dans le haut du mur pignon. Malgré le remaniement de certaines fenêtres quadrangulaires, des encadrements typiques du régionalisme catalan sont conservés.

Le style d’Edouard Mas-Chancel a marqué de nombreux entrepreneurs locaux, dont le maçon Michel Bourreil (1888-1957), qui réalisa plusieurs maisons d’habitation à Catllar. C’est le cas de l’actuelle habitation n°12 route Nationale de Prades (dite maison Bertrand), construite dans un style néo-roman en reprenant les codes architecturaux de l’architecte. Les matériaux employés proviennent de carrières locales comme le marbre rose de Villefranche-de-Conflent, adapté sur les façades en opus incertum. Certains encadrements de fenêtre sont soulignés par la brique rouge, appliquée par exemple sur les arcs sous forme de dents d’engrenage. Les éléments participant à la protection des façades deviennent des composants de décor à part entière, comme l’insertion de la génoise en tuiles canal à plusieurs rangs, qui permet d’éloigner des murs les eaux de pluie. Originaire de Catllar, Michel Bourreil s’inscrit dans la lignée des entrepreneurs actifs en Conflent au cours du 20e siècle, marqué par l’architecture traditionnelle et vernaculaire. Les façades sur rue présentent des éléments décoratifs d’agrément qui s’inscrivent dans une organisation géométrique et ordonnée. Dans les années 1930, le style de l’entrepreneur reste relativement épuré, en mettant l’accès sur les encadrements de baies. A l’apogée de son art, soit peu de temps avant son décès, il entreprit la construction de sa propre maison d’habitation, qui illustre la synthèse de son savoir-faire.

Plusieurs artistes locaux du Conflent ont collaboré avec Mas-Chancel, dont le sculpteur et décorateur Gustave Violet (1873-1952), qui décora certains espaces intérieurs de la maison natale de l’architecte . Son atelier installé dès 1903 à la plaine Saint-Martin de Prades, fut côtoyé par de nombreux peintres en bâtiments. C’est le cas de Joachim Eyt (1872-1948), qui réalise au cours du 20e siècle des décors influencés des mouvements de l’Art nouveau et de l’Art déco, dans la continuité stylistique de Gustave Violet. Plusieurs enduits sculptés et peints conservés sur les façades de maisons villageoises de Catllar, se rapprochent de ceux réalisés à Prades par Joachim Eyt, dans les années 1930-1940. La maison n°3 place de la République s’inscrit dans cette mouvance artistique, avec des décors en bandes représentants des formes géométriques et des motifs floraux entremêlées. En dehors de ce type de représentation, une iconographie plus symbolique se retrouve sur certaines façades principales, comme l’atteste l’image du Coq gaulois terrassant l’Aigle prussien (1914-1918) au n°27 rue d’en Bas. Selon les témoignages oraux recueillies sur place, l’auteur de cette sculpture en bas-relief est très certainement Joachim Eyt. Les membres de l’entreprise familiale de serrurerie NER fondée à Prades dans la deuxième moitié du 19e siècle, ont également marqué le paysage architectural de Catllar. La famille Ner travailla en étroite relation avec les figures locales précédemment citées, notamment Jean Ner, qui prit la tête de l’entreprise en 1911. C’est lui qui réalisa la grille en fer forgé de l’oratoire Sainte-Barbe, situé à la sortie Est de Catllar. De plus, l’entreprise participa tout au long du 20e siècle à l’embellissement des clochers d’édifices religieux, comme c’est le cas à Catllar, avec la réalisation en 1900 du campanile de l’église Saint-André par Jacques Ner, fondateur de l’établissement et père de Jean Ner. Enfin, l’architecte Edouard Mas-Chancel réalisa dans les années 1930 les plans de la maison située dans le prolongement du Mas Riquer, qui avait autrefois la fonction de magnanerie. Destinée à sa sœur, l’habitation contraste avec le répertoire traditionnel de l’architecte, avec l’insertion de formes architecturales plus classiques au niveau des façades, au côté d’un aménagement intérieur plus régionaliste.

Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2020
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